LA DOULEUR a bien failli être totalement absente du projet de loi de santé. Jusqu’au 14 avril, c’était en tout cas la stricte - et cruelle - vérité. Heureusement, plusieurs associations de patients et de médecins impliquées dans la lutte contre la douleur veillaient au grain. Auditionnées le 17 février, elles ont pu faire valoir leurs arguments devant la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. Et le message semble avoir été reçu, puisque trois nouveaux articles (1, 12 et 25) introduisant clairement la prise en charge de la douleur dans le parcours de soins ont été ajoutés au projet. In extremis, une porte s’est donc ouverte. Mais attendons l’adoption par le Parlement.
L’attente n’est en revanche pas nécessaire pour les clients des pharmacies désireux de soulager leurs douleurs. Qu’il s’agisse d’une crise migraineuse, de douleurs musculaires ou de souffrances psychiques, une grande diversité de maux peut trouver réponse au comptoir des officines (avec ou sans ordonnance). Des preuves ? Vous en trouverez de nombreuses dans les pages qui suivent. Vous y découvrirez aussi comment l’hypnose appliquée au traitement des douleurs rebelles peut être efficace, même en première intention. Interrogé par « Le Quotidien », l’algologue Jean-Marc Benhaiem détaille en effet par quels mécanismes subtils l’hypnose médicale agit : « on opère d’abord une diversion de l’attention - c’est l’étape d’induction -, puis on installe la personne dans un contexte sécurisant et agréable propice à la libération d’endorphines », explique le médecin. Diversion de l’attention, puis libération d’endorphines, espérons que le législateur n’opère pas ainsi pour calmer les défenseurs de la prise en compte de la douleur dans la future loi de santé…
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