AU SENS LARGE, le phénomène hypnotique cherche à explorer l’inconscient d’un sujet pour l’aider à comprendre les mécanismes internes qui lui échappent et à trouver une autre façon de fonctionner. Par ses travaux, Milton Erickson a fait évoluer cette pratique et l’a sortie de son côté spectaculaire pour en faire un outil de communication à part entière. Grâce à Erickson plusieurs barrières sont tombées : non seulement, il est reconnu aujourd’hui que l’état d’hypnose est un état naturel accessible à tous, et non réservé à des sujets sensibles ou crédules, mais surtout que l’hypnose ne permet pas l’influence d’une personne extérieure. Le travail sous hypnose n’est pas assimilé à un sommeil passif et subi, c’est au contraire un état de prise de conscience permettant un travail profond. Il favorise le changement par la possibilité qu’il donne au sujet hypnotisé d’être conscient de lui-même, d’analyser ses comportements, et, ainsi, de mieux les comprendre.
« Sous hypnose, la personne atteint un état nouveau où la créativité est très présente, explique Kévin Finel fondateur de l’ARCHE (Académie de recherche et de connaissance en hypnose Ericksonienne) et initiateur du projet. Il s’agit pour le praticien (qu’il soit coach, psychothérapeute ou encore enseignant) de connecter la personne au niveau où est enregistrée l’information inconsciente, puis de percevoir ses réactions, de décoder ce qui se passe derrière le comportement et d’essayer de s’en libérer pour avancer. On ouvre des portes pour habiter une solution nouvelle mais le pouvoir est à l’intérieur du patient ce n’est pas l’hypnothérapeute qui le détient. »
Les packs du centre de thérapie.
En septembre 2010, l’ARCHE* a créé un centre de pratique de l’hypnose dont le principe est d’associer la psychologie clinique et le travail sous hypnose pour proposer une plus grande efficacité et offrir un véritable suivi et une évaluation de la pratique, ce qui est une première en France, même si c’est une pratique courante aux États-Unis. « Pour installer le cadre nécessaire à un travail complet sous hypnose et à une étude scientifique légitime, nous avons mis au point des « packs » thérapeutiques comprenant à la fois les séances d’hypnose (au nombre de trois) et un protocole permettant une mesure concrète et précise du travail effectué (avant/après) par des tests de psychologie clinique », précise l’initiateur du projet.
Le praticien en hypnose commence par définir les changements à obtenir avec son client, il s’adapte à ses stratégies mentales et à sa subjectivité, et il modèle progressivement le changement désiré par le client qui bénéficie ensuite d’un suivi. « Il s’agit d’être en accord avec les pensées, les visions et les désirs d’une personne, insiste Kévin Finel. Nous sommes à l’opposé des clichés de manipulation ou de sommeil hypnotique dont l’hypnose souffre encore. »
L’évaluation de la pratique.
« Actuellement, les difficultés viennent d’une absence d’efficacité reconnue de l’hypnose sur les troubles mentaux ; l’autre problème est l’absence de discours du patient dans l’évaluation de la pratique, déplore le Dr Alfonso Santarpia (Université Paris VIII), or ce qui fait l’efficacité de la pratique c’est l’interaction thérapeutique. » L’un des axes de recherche menée en collaboration avec l’Arche est d’identifier les caractéristiques de cette interaction et de mesurer la pertinence de l’hypnose sur des applications courantes comme la notion de confiance en soi, les phobies et les peurs, certaines compulsions (tabac, nourriture). La méthodologie est simple : tous les acteurs (chercheur, hypnothérapeute, patient) participent à l’étude, et les procédés employés sont des tests psychophysiologiques et le biofeedback.
Le deuxième axe de recherche s’intéresse à l’impact possible de l’hypnose sur les symptômes de la ménopause. Mise en place et coordonnée par le Dr Claude Dalle, chargé d’enseignement à Paris-Descartes, cette évaluation se fera sur un questionnaire pour l’impact sur la qualité de vie et le stress, ainsi que sur des tests salivaires pour mesurer le cortisol et la DHEA, et un marqueur de l’inflammation IL6. « Il est très difficile dans notre milieu de proposer une évaluation réelle et rigoureuse d’une pratique, reconnaît le fondateur de l’ARCHE. Ainsi ces études sont uniques en Europe, principalement en France, et l’analyse des résultats effectuée par un laboratoire indépendant garantira l’impartialité des résultats, et ces recherches permettront d’améliorer la compréhension et la qualité de notre pratique. »
* Centre de thérapie, 40 rue Louis Leblanc 75010 Paris. Prises de RV du lundi au vendredi de 9 heures à 19 heures Prix moyen d’un pack : 500 euros. Tél. : 01.40.34.88.17.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques