Une cohorte menée pendant 5 ans aux États-Unis montre un lien direct entre fermetures des pharmacies et baisse de l'observance des traitements cardiovasculaires.
Et si la fermeture d'une pharmacie avait une incidence directe sur l'observance des traitements, en particulier lorsqu'il s'agit de maladies cardiovasculaires ? C'est en tout cas l'élément qui émerge d'une étude de cohorte nationale menée aux États-Unis. Les résultats, collectés par des chercheurs des universités Johns Hopkins et de l'Illinois, ont été publiés dans le « Journal of American Medical Association ». Pendant 5 ans, entre le 1er janvier 2011 et le 31 décembre 2016, plus de 3 millions de patients, à qui étaient prescrits des statines, des bêtabloquants ou des anticoagulants oraux, ont été suivis. En analysant notamment les demandes de règlement d'ordonnances, les chercheurs ont constaté que « les fermetures d'officines sont associées à des baisses persistantes et cliniquement significatives de l'adhésion aux médicaments cardiovasculaires chez les personnes âgées aux États-Unis ».
L'étude révèle en particulier « une baisse immédiate et significative de l'observance des statines au cours des trois premiers mois suivant la fermeture ». Une baisse qui n'a pas été observée chez les patients n'ayant pas eu à subir la fermeture de leur officine. Cette différence a en plus persisté au cours des 12 mois de suivi. Une diminution similaire a été remarquée chez les patients utilisant des bêtabloquants ou des anticoagulants oraux. L'étude précise enfin que le phénomène est encore plus marqué lorsque les patients ont l'habitude de se rendre dans des pharmacies indépendantes ou lorsqu'ils vivent dans des quartiers comptant un faible nombre d'officines. Les chercheurs espèrent désormais que ces résultats permettront de mieux prendre en compte l'impact des fermetures des pharmacies sur l'observance des traitements cardiovasculaires, en particulier pour les patients les plus à risque.
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