Un homme atteint d’un méningiome devait être exécuté hier d’une injection létale comprenant du pentobarbital. Au dernier moment, la Cour suprême américaine lui a accordé un sursis : le produit, qui neutralise le système nerveux central, pourrait provoquer chez lui « des crises convulsives violentes et incontrôlables ainsi qu’une douleur intolérable ». Ses avocats préconisent une exécution par inhalation d’azote afin de réduire « le fort risque, injustifiable, de grave douleur ». Cette affaire pointe du doigt le casse-tête des États-Unis pour exécuter ses condamnés à mort. Aujourd’hui, 31 des 51 États américains appliquent la peine de mort, mais de façon de plus en plus sporadique. En cause : la pénurie des médicaments autorisés pour l’injection létale. Après un moratoire sur la constitutionnalité de la méthode aux États-Unis et l’interdiction édictée par l’Union européenne d’exporter des médicaments à des fins non médicales dès 2005, les firmes pharmaceutiques s’en mêlent. Le thiopental sodique ou penthotal, utilisé dans le cocktail létal, est le premier à avoir semé la pagaille. Son fabricant, Hospira, annonce une pénurie au printemps 2010 qui risque de durer jusqu’à début 2011… date à laquelle il arrête totalement la production. Les États concernés, après avoir tenté d’autres voies d’approvisionnement plus ou moins licites, se tournent vers le pentobarbital, utilisé dans l’euthanasie vétérinaire. Le fabricant danois Lündbeck, opposé à la peine de mort, impose des restrictions prohibant sa distribution aux administrations pénitentiaires ayant recours à l’injection létale. Il finit par céder son médicament fin 2011 à l’américain Akorn, censé appliquer les mêmes restrictions. Depuis 2013, de nouvelles pénuries poussent certains États à choisir des préparations magistrales non agréées par l’agence du médicament américaine (FDA) ou des produits alternatifs comme le midazolam et l’hydromorphone. Les récentes révisions des protocoles de mise à mort, décriées pour leur amateurisme, ont fait surgir des cas de surdosage, d’intolérances et même d’erreurs grossières. Début octobre, l’Oklahoma a utilisé de l’acétate de potassium au lieu du chlorure de potassium, provoquant une douloureuse agonie de 18 minutes. Cette exécution ratée s’ajoute à d’autres en 2014, notamment dans l’Ohio (25 minutes d’asphyxie) ou en Arizona (2 heures d’agonie). Si certains États ont suspendu les exécutions en attendant la fin des ruptures de stock, d’autres reviennent à des méthodes controversées : la chaise électrique, le peloton d’exécution, la chambre à gaz…
États-Unis : faute de médicaments, la peine de mort agonise
Par
Publié le 04/11/2015
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Source : lequotidiendupharmacien.fr
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques