Dix ans après le début d'une série d'overdoses qui a déjà tué des centaines de milliers de consommateurs dépendants, les États-Unis cherchent toujours la parade à ce fléau.
Un bébé sur six naît dépendant aux opiacés dans le comté de Cabell, une juridiction de 700 km2 en Virginie occidentale. Ce sont ainsi 500 bébés qui ont dû être sevrés en 2016 dès leur venue au monde, sur 2 900 naissances. Dans l'État voisin de l'Ohio, les autorités sont obligées de louer des camions réfrigérants afin de stocker le nombre croissant de cadavres des victimes d'overdoses. Et le 17 mars à Palm Beach, en Floride, où Donald Trump passe ses week-ends, dix personnes sont mortes d'overdoses en une journée, probablement après la consommation d’héroïne mélangée à du fentanyl. Cet analgésique, 100 fois plus puissant que la morphine, est souvent détourné par les toxicomanes pour renforcer l’effet de l’héroïne. Très addictif, il augmente sensiblement le risque de surdose et fait de plus en plus de ravages dans les pays développés, notamment au Canada et aux États-Unis. Selon le Centre américain de prévention et de contrôle des maladies, aux États-Unis, plus de 33 000 personnes sont mortes en 2015 d'overdoses aux opiacés, chiffre en hausse de 15,5 % par rapport à 2014. Toutes les victimes ne sont pas des toxicomanes endurcis, mais aussi des usagers occasionnels qui n’ont pas reconnu la somnolence, la respiration difficile et le ralentissement des pulsations cardiaques qui annoncent un surdosage en fentanyl.
Afin de lutter contre ce nouveau fléau, les villes américaines cherchent des fonds. Le 1er mars, au Maryland, le gouverneur a décrété l'état d'urgence devant cette crise, ce qui lui permet de débloquer des fonds spéciaux normalement réservés aux catastrophes naturelles. D’autres villes poursuivent en justice les fabricants d’opiacés, dénonçant « le marketing de ces sociétés qui a exacerbé ce problème de dépendance ». C'est le cas de Purdue Pharma - qui produit l'OxyContin, l'antidouleur le plus vendu au monde -, mais aussi des grossistes et les chaînes de pharmacies. Les grandes sociétés pharmaceutiques font front commun et réfutent ces accusations. L'une d'elle, Cardinal Health, a déclaré que « ces procès ne font pas avancer le travail nécessaire pour résoudre la crise d'abus d'antidouleurs, une épidémie entraînée par la dépendance, la demande et le détournement de médicaments pour un usage interdit ».
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques