Xavier Duportet, ce jeune chercheur-entrepreneur enthousiaste fait le buzz. À la tête de la start-up Eligo Bioscience (ex-PhageX) hébergée à l’Institut Pasteur, il s’est donné pour mission de « tuer de façon extrêmement sélective les bactéries résistantes aux antibiotiques ou les bactéries virulentes, sans toucher au reste de la flore intestinale ».
Ses travaux avancent vite et Xavier Duportet a décrété qu’une application chez l’homme serait prête d’ici à deux ans. Le sémillant docteur en biologie synthétique de 28 ans explique : « Nous avons combiné deux technologies : un vecteur qui cible les bactéries et un circuit génétique scannant leur chromosome. »
L’antibiotique devient alors ce qu’il appelle un « éligobiotique », du latin eligo, choisir, d’où le nouveau nom de sa start-up. « Un circuit génétique est injecté dans les bactéries pathogènes. Son rôle : découvrir, au sein du chromosome de la bactérie, un gène de résistance à un antibiotique. Une fois détecté, ce gène est découpé et la bactérie meurt, sans que le reste de la flore microbienne soit affecté, contrairement à l’action des antibiotiques actuels. » Cette technologie a déjà fait ses preuves chez des souris atteintes par des staphylocoques dorés multirésistants, une bactérie responsable de dizaines de milliers de décès dans le monde chaque année.
Le jeune chercheur a déjà une longue carrière d’entrepreneur derrière lui, co-fondant sa première start-up en 2011, Omeecs, portant un premier projet d’antifongique naturel découvert en Nouvelle-Zélande. Diplômé de l’Institut Pasteur, du MIT de Boston, de l’INRIA, il a été désigné innovateur de l’année 2015 par la revue du célèbre MIT, a été retenu au concours mondial de l’innovation 2030 et obtenu le prix Tremplin Entreprises.
Il travaille sur plusieurs projets à la fois parce que « plus on multiplie les initiatives et plus on est visible ». Pour Eligo Bioscience, il cherche actuellement à « développer des médicaments contre la maladie de Crohn et, à terme, développer un arsenal d’éligobiotiques pour injecter nos petits circuits d’ADN dans les bactéries de notre intestin ».
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