LES ÉTUDES cliniques et données scientifiques sur lesquelles se sont basés les experts européens pour modifier la directive 2006/141/CE ont été réalisées sur les formules infantiles à base de lait de chèvre développées par la société néo-zélandaise Dairy Goat Co-operative, qui les distribue depuis 20 ans dans près de vingt pays dans le monde entier. Aujourd’hui, la coopérative les commercialise en Europe (notamment en France) sous le nom de Capricare. Les producteurs de cette coopérative élèvent une race de chèvres rigoureusement sélectionnées pour produire un lait à faible taux de caséine et réservé exclusivement à la fabrication de préparations infantiles. « Le lait de vache reste le gold standard mais les différences commencent à la ferme en terme de production journalière de lait (28 litres pour la vache et 5 litres pour la chèvre) », note le Pr Marc Bellaïche (hôpital Robert Debré à Paris). Cette moindre production de lait de chèvre est compensée par une sécrétion apocrine : le produit de sécrétion lactée accumulé au pôle apical est éliminé par apocytose, c’est-à-dire que la membrane apicale se détache lors de l’extrusion. Elle forme une bulle protectrice qui entoure les composants cellulaires du lait, alors que, dans le cas de la vache, le produit de sécrétion est relâché par exocytose, certains nucléotides sont alors perdus.
Sur le plan qualitatif, le lait de chèvre contient une quantité moins importante de caséine que le lait de vache (5 % des protéines totales versus plus de 20 %), le ratio caséine/lactosérum est plus équilibré. « La caséine du lait de chèvre est dix fois moins dense que celle du lait de vache, elle s’exprime sous une forme plus spongieuse et poreuse dans l’estomac du bébé, sa coagulation est meilleure et la digestion plus complète », indique le Pr Bellaïche.
Une formule nutritionnellement complète.
Les comparaisons des processus de fabrication montrent que, contrairement à la préparation du lait de vache qui nécessite de nombreuses opérations techniques pour être reconstitué, le lait de chèvre entier subit très peu de traitements additionnels pour restituer au mieux ses caractéristiques naturelles. La formule Capricare est basée sur les protéines uniques du lait de chèvre, dont le taux est optimisé pour répondre aux besoins nutritionnels des nourrissons en fonction de l’âge. Elle apporte les acides aminés essentiels en quantité optimale et suffisante, sans excès ou sans avoir besoin de rajouter des protéines de lactosérum. Les acides gras essentiels sont essentiellement issus des lipides laitiers qui sont supérieurs à 50 % des lipides totaux, ce qui réduit l’apport d’huiles végétales responsables du mauvais goût des préparations à base de lait de vache, pas toujours apprécié par les nourrissons. Capricare est enrichie en vitamines, minéraux et autres nutriments requis ; conformément à la réglementation, elle ne contient pas d’huile de palme. Les études randomisées en double aveugle et contrôlées ont montré que les taux de croissance (courbe de poids, taille et périmètre crânien) des nouveau-nés nourris avec du lait de chèvre infantile sont comparables à ceux nourris par une formule issue du lait de vache. Capricare constitue une alternative aux préparations à base de protéines de lait de vache, d’isolats de protéines de soja ou d’hydrolysats de protéines. Il n’est toutefois pas indiqué en cas d’allergie aux protéines de lait de vache.
En France, le Laboratoire PediAct est le distributeur exclusif de Capricare en pharmacie. La formule est disponible en lait en poudre 1er âge et 2e âge, en boîtes de 400 g, au prix public conseillé entre 13 et 15 euros.
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