De là à croire que ce jeune homme à l’air bovin aurait un faible pour la côte de bœuf, il y a certes un pas… Mais tout de même. Les récents travaux publiés par des biologistes de l’Indiana University dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS) suggèrent clairement que l’on finit par devenir ce que l’on mange.
Pour arriver à cette conclusion, les généticiens ont administré deux régimes distincts à deux populations de scarabées dotés du même génome. Les uns ont reçu une alimentation riche en larves, les autres, un régime moins énergétique. Résultat ? Les coléoptères au régime de faveur n’ont pas développé de cornes, contrairement à leurs congénères.
La formation d’une corne étant décrite comme un outil « évolutif » de combat qui aide le scarabée condamné à lutter pour pouvoir se nourrir. Cette influence de l’alimentation sur nos comportements et nos phénotypes est bien connue. C’est ce même phénomène qui amène d’autres insectes, tels les fourmis et les abeilles, à devenir soit des travailleuses, soit des reines, en fonction de leur alimentation. Ici, toute la question consistait, pour les chercheurs, à comprendre par quel mécanisme génétique le développement différentié était relié aux facteurs nutritionnels.
En l’occurrence, les généticiens de l’Indiana University ont identifié les gènes spécifiques d’une voie de signalisation baptisée Hedgehog. Une voie déjà documentée pour jouer un rôle dans la spécialisation cellulaire. Une autre voie est venue compléter cette hypothèse. La voie dite « sex determination pathway » qui participe à la promotion de la croissance dès lors que les conditions nutritionnelles sont favorables.
Au-delà de cette cartographie génétique, les chercheurs ont aussi caractérisé le fait que cet ensemble de gènes déclenche son expression à des seuils de « nécessité » qui déterminent des variants alternatifs d’un même génome.
« Maintenant que nous savons comment ces voies assurent la communication avec le monde extérieur, nous avons envie d’écouter la conversation », concluent les auteurs de l’étude qui poursuivront leurs travaux sur un modèle animal plus épineux : le hérisson.
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