L’ÉTUDE PORTANT sur le sunitinib a été conduite par une équipe de l’hôpital Beaujon (Eric Raymond, Pascal Hammel, Philippe Ruszniewski), en collaboration avec d’autres équipes françaises (La Timone, Marseille ; université de Rennes ; Hospices civils de Lyon ; hôpital Saint-André, Bordeaux). L’autre travail, sur l’everolimus, a été conduit dans divers pays, dont la France, aux Hospices civis de Lyon. Notons d’ailleurs que la Lyonnaise Catherine Lombard-Bohas est signataire des deux études.
Rappelons d’abord que l’incidence et la prévalence des tumeurs neuro-endocrines du pancréas sont en augmentation. Elles représentent à peu près 1,3 % de tous les cas de cancers pancréatiques en ce qui concerne l’incidence et 10 %. Elles sont souvent diagnostiquées au stade tardif, 65 % des patients étant vus avec une tumeur inextirpable ou métastatique. Le pronostic est donc mauvais, avec une médiane de survie de 24 mois en cas de métastases.
La chirurgie est le principal traitement en cas de tumeur résécable. La streptozotocine seule ou en combinaison reste le seul agent approuvé pour le traitement de ces tumeurs à un stade avancé.
C’est dans ce contexte que sont publiées les deux nouvelles études.
Sunitinib.
Inhibiteur de tyrosine kinase, le sunitinib avait montré une activité contre les tumeurs pancréatiques neuroendocrines dans des modèles précliniques, puis dans des essais de phase I et II. L’étude d’Eric Raymond et coll. est un essai multinational de phase III, randomisé en double aveugle contre placebo. Elle a été conduite chez 171 patients présentant des tumeurs pancréatiques neuroendocrines bien différenciées, à un stade avancé. Ces patients ont reçu soit le sunitinib (37,5 mg/j), soit un placebo. L’étude a été interrompue prématurément après qu’un comité de surveillance a constaté, d’une part, davantage d’événements graves et de décès dans le groupe placebo, d’autre part, un avantage de survie sans progression de la maladie chez les patients sous sunitinib. La médiane de progression sans maladie a été de 11,4 mois dans le groupe traité contre 5,5 mois dans le groupe placebo. Le taux de réponses objectives a été de 9,3 % dans le groupe traité et de 0 % dans le groupe placebo. « Chez des patients atteints de tumeurs pancréatiques neuroendocrines, l’administration quotidienne continue de sunitinib, à la dose de 37,5 mg, a amélioré la progression sans maladie, la survie globale et le taux de réponses objectives par rapport aux patients sous placebo », concluent les auteurs.
Évérolimus.
Inhibiteur oral de mTOR, l’everolimus a montré, dans deux études de phase II, une activité antitumorale chez des patients présentant des tumeurs pancréatiques neuroendocrines avancées. Le travail de James Yao et coll. est un essai de phase III prospectif, randomisé, portant sur 410 patients ayant une tumeur pancréatique neuroendocrine avancée, de bas grade ou de grade intermédiaire, avec progression radiologique dans les douze derniers mois. Ces patients ont reçu chaque jour soit l’évérolimus (10 mg/j), soit le placebo. La durée médiane de progression sans maladie a été de 11 mois sous everolimus contre 4,6 mois sous placebo. Soit une diminution de 65 % du risque de progression ou de décès. La proportion estimée de patients vivant sans maladie à 18 mois est de 36 % sous everolimus contre 9 % sous placebo.
« Par rapport au placebo, l’évérolimus a prolongé de manière significative la survie sans maladie », concluent les auteurs.
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