Trois ans après l'épidémie Zika, qui avait notamment frappé les Antilles, certains patients souffrent toujours de problèmes de santé importants.
En 2016, le virus Zika touchait 66 000 personnes aux Antilles. Si la plupart des malades ont ressenti de fortes fièvres ou des douleurs après avoir été contaminés, d'autres ont développé un syndrome de Guilain-Barré, avec paralysie des quatre membres. Une étude, menée en Guadeloupe et en Martinique par des chercheurs de l'université des Antilles, a suivi 87 de ces patients fortement atteints, dont 6 enfants. Des patients qui sont généralement passés en réanimation et présentaient tous l'infection neuroZika, causée par Zika et responsable de maladies neurologiques graves.
Selon les résultats, publiés le 28 avril dans « Neurology », un quart des malades suivis dans l'étude souffre encore, 3 ans après l'infection, de problèmes résiduels, telle qu'une marche altérée ou une instabilité. « Certains patients n'ont pas encore récupéré la marche et sont totalement dépendants dans les gestes de la vie quotidienne », commente Annie Lannuzel, professeur de neurologie à l'université des Antilles. De plus, 8 % des personnes sont gravement atteintes. « Certaines vont garder des séquelles », affirme ainsi le Pr Lannuzel. Trois patients sont décédés, mais heureusement, dans 75 % des cas, les personnes suivies ont pu récupérer totalement et ne présentaient que des signes mineurs.
C'est en détectant les acides nucléiques du virus Zika, présentes dans les urines, le sang et le liquide céphalorachidien, que les chercheurs ont pu identifier l'infection neuroZika. « Quand on trouve ce type du virus dans un fluide, il peut y avoir une atteinte plus sévère. Il faut donc vraiment prendre en charge ces cas rapidement et précocement », détaille ainsi le Pr Lannuzel, qui appelle donc à une meilleure prise en compte de ces cas à l'avenir.
Zika se transmet principalement par la piqûre d'un moustique infecté de l'espèce Aedes aegypti ou Aedes albopictus. Il peut être transmis d'une femme enceinte à son fœtus. L'infection pendant la grossesse peut causer certaines anomalies congénitales. Il n'existe pas de vaccin à l'heure actuelle.
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