L’HYPERTENSION artérielle (HTA) reste la principale maladie chronique en France et demeure le premier motif de consultation en médecine générale. Les résultats de la dernière étude Flashs 2014 sur l’hypertension en France révèlent que le nombre de personnes traitées pour HTA n’a pas évolué depuis 2012. En effet, 30 % de la population âgée de 35 ans et plus suit un traitement antihypertenseur et seulement 49 % des hypertendus traités sont bien contrôlés. « On est très en dessous des objectifs et le système de santé actuel ne nous aide pas à améliorer la situation. Le retrait de certaines ALD, les incitations à prescrire moins, le non-remboursement des associations triples ne sont pas en cohérence avec les objectifs à atteindre, dénonce le Pr Jean Michel Halimi, président de la Société française d’hypertension artérielle (SFHTA). Nous demandons une prise en charge structurée et des protocoles coordonnés entre tous les professionnels de santé, y compris en Europe. »
Le contrôle tensionnel est un axe prioritaire, non seulement pour prévenir les accidents cardio-vasculaires (infarctus) et vasculaire cérébral (AVC), mais aussi les risques de perte de mémoire et de la maladie d’Alzheimer. Ce retentissement de l’HTA sur la mémoire est moins connu, mais des découvertes récentes ont montré l’impact des anomalies vasculaires cérébrales sur le risque de « démence vasculaire ». En effet, les lésions des petites artères aboutissent à une mauvaise irrigation du cerveau et entraînent une destruction des neurones et la perte de certaines fonctions comme la mémoire ou la capacité de raisonnement. En cas d’obstruction de grosses artères, le risque est celui de l’AVC dont les troubles de mémoire sont aussi une complication fréquente. Les anomalies des artères cérébrales peuvent aussi favoriser la formation des plaques amyloïdes dégénératives qui vont progressivement détruire les neurones responsables de la maladie d’Alzheimer.
Évaluer le risque de troubles de mémoire.
« Ces découvertes ont montré que la baisse de la pression artérielle par un traitement hypertenseur peut réduire de 50 % le risque de démence, d’où l’intérêt de traiter l’HTA en veillant à rester dans des valeurs normales (PA ‹140/90 mmHg au cabinet) », affirme le Dr Bernard Vaïsse, cardiologue (hôpital de la Timone à Marseille). Entre 35 et 64 ans, la présence d’une HTA augmente le risque de développer la maladie d’Alzheimer de 61 %. Les résultats de l’étude Flashs 2014 indiquent que 11 % de la population âgée de 35 ans et plus présentent un trouble de mémoire qui justifierait un bilan et 34 % des sujets ayant fait un AVC présentent un trouble de mémoire. En revanche, chez les sujets ayant un bon contrôle de leur PA, on note 30 % de moins de troubles de la mémoire que chez les sujets dont la PA est élevée. Ce risque est majoré par le cumul d’une hypertension, d’un diabète et d’un tabagisme ou d’un surpoids, ou encore d’une inactivité physique.
Au total, près de la moitié des cas de maladie d’Alzheimer dans le monde (17 millions) sont potentiellement attribuables à ces facteurs de risque vasculaire modifiables. « Les dépister et les prendre en charge représentent une action de prévention et de bonne santé cérébrale, témoigne le cardiologue. À l’occasion de la nouvelle campagne destinée aux hypertendus « Quand l’hypertension fait perdre la tête », nous avons choisi de les sensibiliser et de les informer avec un livret téléchargeable gratuitement sur www.comitehta.org. Ils peuvent évaluer le risque de troubles de la mémoire en répondant au Questionnaire de Plainte Cognitive (QPC). »
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