Malgré une prise de conscience générale, l'obésité demeure en progression et le Monde devient de plus en plus gros. Les formes sévères (IMC > 40) ont quadruplé en douze ans et concernent aussi les sujets jeunes. « L'obésité est une maladie des organes et des systèmes et l'indice de masse corporelle (IMC) est insuffisant pour comprendre la complexité de cette pathologie, précise le Pr Karine Clément, professeur de nutrition, hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris. En fait, il existe plusieurs types d'obésité avec des enjeux sociétaux différents. Quand on prend du poids, c'est tout le tissu graisseux qui devient malade et ses relations avec les autres organes changent avec de nombreuses conséquences sur la santé (diabète cancers, pathologies du cœur, du foie, des reins, des articulations, des vaisseaux). Les récentes études sur le microbiote sont à l'origine de nombreuses avancées scientifiques issues de nouvelles méthodes de séquençage de l'ADN. » Elles ont permis de mettre en évidence des aspects génétiques qui montrent que nous sommes inégaux devant l'obésité et le contrôle de la prise alimentaire par le cerveau. Chez les obèses il se produit avec le temps une résistance à l'amaigrissement et il devient alors difficile d'intervenir.
Un écosystème absent chez les obèses
À ce jour, il a été prouvé que la diversité bactérienne du microbiote intestinal constituait un élément clé de la santé humaine. Un écosystème sain est constitué d'une très large communauté d'espèces bactériennes, or cette biodiversité s'effondre chez les obèses. Il se produit un déséquilibre (dysbiose) au profit de bactéries pro-inflammatoires qui favorisent la prolifération des cellules graisseuses. « Les approches thérapeutiques du microbiote intestinal regroupent sa modulation, sa réparation, sa restitution et son enrichissement par l'ajout de bactéries permettant de le rééquilibrer », rappelle le Dr Georges Ramadi directeur général de LNC Therapeutics. Le groupe de bactéries christensenella a été décrit pour la première fois en 2012, depuis ses effets positifs sur la santé ont été confirmés dans l'obésité et les maladies métaboliques. Ces bactéries auraient un rôle protecteur en limitant la prise de poids et l'accumulation de gras. Une étude menée sur une cohorte de jumeaux a montré que la famille des christensenellaceae, peu représentée chez les obèses, augmente après une perte de poids, et qu'elle est présente de manière significative chez les personnes dont l'IMC est bas. En revanche, les prédiabétiques et les patients présentant des maladies métaboliques ont moins de christensenella. La société LNC Therapeutic exploite actuellement leur potentiel bénéfique pour le développement du premier candidat médicament utilisant le génome christensenella minuta dans le traitement de l'obésité. Un autre programme étudie le potentiel thérapeutique de cette catégorie de micro-organismes dans d'autres indications cliniques.
D'après une conférence de presse de la société française LNC Therapeutics
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