Le Lupuzor (peptide P140) est un candidat médicament destiné au traitement du lupus, une maladie à ce jour incurable. Une étude de phase III vient d’être lancée aux États-Unis et en Europe. Elle devrait inclure 200 patients qui recevront une injection du candidat médicament ou d’un placebo, une fois par mois, durant un an. Si les résultats prévus pour fin 2017 sont positifs, ils pourraient déboucher sur une demande d’autorisation de mise sur le marché. Ce qui ferait de Lupuzor le premier traitement spécifique non-immunosuppresseur contre le lupus.
Rappelons que le lupus est une maladie auto-immune chronique qui touche plus de 5 millions de personnes dans le monde, dont 90 % de femmes. Il se caractérise par la production d’auto-anticorps qui s’attaquent à divers organes (peau, articulation, système vasculaire, cerveau, reins) provoquant des lésions cutanées, douleurs articulaires, thromboses, poussées psychotiques… Aujourd’hui, on ne dispose que de traitements palliatifs tels que les corticoïdes et les immunosuppresseurs, qui ont l’inconvénient de rendre les patients très sensibles aux infections.
Il était donc urgent de développer une thérapie plus ciblée. Ce qui est le cas de Lupuzor, découvert par l’équipe de Sylviane Muller (CNRS) à Strasbourg. Le Lupuzor appartient à une famille de peptides qui corrigent spécifiquement les dysfonctionnements du système immunitaire. Il s’est révélé capable de retarder le développement de la maladie chez des souris atteintes du lupus, tout en épargnant la capacité de leur système immunitaire à lutter contre les agents infectieux. Dans les essais de phase II réalisés par la société ImmuPharma-France, la maladie a régressé chez 62 % des patients après 3 mois de traitement : il s’agit du meilleur résultat obtenu jusqu’ici pour cette pathologie.
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Françoise Amouroux
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