« FACE À un cancer métastatique, le médecin doit mettre en balance une variable qualitative (la qualité de vie) et une variable quantitative (la survie globale) », confie le Pr Mario Campone, du CLCC René Gauducheau de Nantes. Ces bases de réflexion posent un véritable dilemme car le cancer est une maladie hétérogène, il faut prendre en considération des facteurs pronostiques, prédictifs et le traitement antérieur adjuvant. « Chaque médecin a sa propre définition de la maladie agressive, mais la façon d’envisager la maladie métastatique est en train de changer, rassure l’oncologue nantais. Même si l’on doit renoncer à l’idée de guérison, une métastase ou une récidive ne signifie pas une condamnation à court terme, on peut lui survivre et avec les progrès réalisés en biologie ces dernières années, et il est assez souvent possible d’obtenir un contrôle de la maladie, voire une rémission. »
Environ 220 000 nouveaux cas de cancer du sein hormonodépendants HR+ HER2- à un stade avancé sont diagnostiqués chaque année dans le monde. Habituellement, les inhibiteurs de l’aromatase (anastrozole, létrozole et exémestane) sont utilisés en première ligne, mais certaines patientes peuvent présenter une résistance à ces traitements. L’évérolimus (Afinitor) apporte une réelle réponse car il retarde l’apparition de résistance et potentialise l’effet du traitement hormonal. Evérolimus est un inhibiteur sélectif de la protéine cellulaire mTOR qui agit comme un régulateur important de la division des cellules tumorales, de l’angiogenèse et du métabolisme cellulaire, c’est une voie moléculaire pour plusieurs maladies cancéreuses. En juillet 2012, Afinitor a obtenu une extension d’indication dans le traitement du cancer du sein avancé avec récepteurs hormonaux positifs et HER2/neu négatif, en association avec l’exémestane, dès récidive ou progression de la maladie, chez les femmes ménopausées sans atteinte viscérale symptomatique et précédemment traitées par un inhibiteur non stéroïdien de l’aromatase. En ciblant spécifiquement la voie mTOR, Afinitor offre aux patientes une thérapeutique allongeant la survie sans progression tumorale ; les résultats de l’étude clinique de phase III BOLERO-2 montrent que la survie a plus que doublé avec l’association évérolimus + exémestane par rapport au traitement hormonal seul. Ainsi, Afinitor permet de retarder la première ligne de chimiothérapie ou le délai de la prochaine, et cette nouvelle perspective thérapeutique représente une importante avancée car elle propose aux patientes des traitements mieux adaptés qui peuvent leur apporter une meilleure qualité de vie au quotidien, en faisant peu à peu basculer la maladie du côté des maladies chroniques.
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