Une titulaire de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), a écrit au Directeur général de la santé pour s'étonner de l'absence d'enquête après la visite de son officine par deux patientes asiatiques potentiellement infectées par le coronavirus.
Béatrice Clairaz-Mahiou, titulaire à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), veut comprendre ce qui s'est passé à la suite de la contamination d'un médecin francilien par le coronavirus. Contactée par le « Quotidien » elle déclare avoir écrit ce vendredi 7 février au Directeur général de la santé pour lui demander des explications sur ce qu'elle considère pour l'heure comme une défaillance du système de veille sanitaire. Il faut dire que le praticien de SOS-Médecins a été contaminé le 23 janvier par des touristes asiatiques, elles-mêmes hébergées dans un hôtel tout proche de sa propre pharmacie. L'une des touristes, retournée dans son pays, a été diagnostiquée comme infectée par le coronavirus 5 jours plus tard. Les autorités chinoises préviennent alors la DGS française, qui alerte le médecin déjà fébrile. « Nous avons reconstitué les faits, explique la titulaire au « Quotidien », et mon associé s'est alors souvenu qu'il avait servi longuement deux clientes asiatiques ce jour-là (le 23 janvier, ndlr). L'une des deux portait un masque, pas l'autre. Leur ordonnance mentionnait des médicaments destinés à la prise en charge d'un état grippal. » « Le problème, souligne-t-elle, c'est que depuis leur passage, et surtout depuis la confirmation de la contamination du médecin par le coronavirus, le 28 janvier, personne ne nous a contactés, personne n'est venu nous voir pour nous alerter, c'est totalement anormal ! ».
« Je voudrais comprendre comment un tel loupé a pu être possible ? Même s'il est difficile d'interroger la malade chinoise retournée dans son pays, on pouvait au moins interroger le médecin français et se demander quelles personnes, et quelle pharmacie, ses patientes avaient fréquenté », suggère Béatrice Clairaz-Mahiou. Pourquoi les professionnels de santé que nous sommes ont-ils été tenus à l'écart ? C'est totalement anormal » s'étonne-t-elle.
En bonne sentinelle de la santé, la pharmacienne regrette surtout de ne pas avoir pu jouer son rôle d'alerte et de prévention d'une éventuelle contamination : « Si nous avions été informés plus tôt, nous aurions essayé de nous rappeler si des patients étaient présents au moment où les clients asiatiques sont venus. J'aurais alerté mes collaborateurs pour qu'ils surveillent d'éventuels symptômes. Faute d'informations, nous n'avons rien fait. Cela aurait pu avoir des conséquences dramatiques. »
La période d'incubation étant désormais largement dépassée depuis le contact, le personnel de l'officine et ses clients sont aujourd'hui totalement rassurés. La titulaire attend, quant à elle, les réponses de la DGS à ses interrogations.
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