La consommation quotidienne de cannabis, surtout lorsqu'il est fortement dosé en tétrahydrocannabinol (THC), augmente fortement le risque trouble psychotique.
Les personnes qui consomment quotidiennement du cannabis sont trois fois plus susceptibles de faire un premier épisode de psychose que celles n'en ayant jamais pris. Ce risque est cinq fois plus élevé lorsque le cannabis est fortement dosé en tétrahydrocannabinol (avec un taux supérieur à 10 %), selon une étude publiée dans « The Lancet » du 19 mars. L’analyse en question est la plus grande étude de cas-témoins réalisée à ce jour. Elle a porté sur 901 patients et 1 237 sujets en bonne santé sur dix sites européens et un site brésilien.
Le lien entre l'utilisation quotidienne de cannabis hautement dosé et le risque de trouble psychotique était plus fort Londres et à Amsterdam, ou les cannabis très puissants sont largement disponibles. Les auteurs estiment que si ces types de cannabis puissants n'étaient plus disponibles, 12 % des cas de premier épisode de psychose pourraient être évités en Europe. « L’incidence de la psychose à Amsterdam tomberait ainsi de 37,9 à 18,8 pour 100 000 habitants par an ; et à Londres de 45,7 à 31,9/100 000 habitants », avancent les auteurs, en supposant un lien de causalité. En Italie, France et Espagne, les cannabis à base de plantes, à plus faible teneur en THC (moins de 10 %) étaient encore couramment utilisés lors de l'étude qui a analysé des données recueillies entre 2010 et 2015. Mais l'usage de cannabis forts est, à Paris comme à Amsterdam ou Londres, « un puissant facteur prédictif de troubles psychotiques », notent les chercheurs. Pour le psychiatre britannique Michael Bloomfield, cette recherche conforte « le bien-fondé du conseil d'éviter le cannabis à forte teneur en THC utilisé à des fins récréatives ». If faut aussi « prendre des précautions lors des traitements à base de dérivés du cannabis ». Toutefois, on ignore encore s'il existe un lien de causalité entre prise de cannabis et psychose. « Mais cette question ne sera probablement jamais prouvée, estime Michael Bloomfield. Nous devons donc assumer le pire et tenter de réduire la consommation fréquente de formes plus fortes de cannabis, en particulier chez les personnes vulnérables face à la psychose. »
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