Commerce illégal de cigarettes : un trafic organisé

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Publié le 29/05/2015

Pas de tabac dimanche. Pour la Journée mondiale sans tabac 2015, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a choisi de combattre le commerce illégal de cigarettes et invite tous les pays à ratifier un protocole dans ce sens. Dans une vidéo créée pour l’occasion, l’instance rappelle que le commerce illégal des produits du tabac profite aux « industriels du tabac et groupes criminels ». Une étude de KPMG pour les quatre grands fabricants de tabac, parue hier, assure que la France est numéro 1 de la consommation de cigarettes illégales en Europe. L’étude évalue à 8,89 milliards le nombre de cigarettes procurées de façon illicite en 2014 (dont 1,3 % seraient contrefaites), soit près de 15 % de la consommation totale estimée. Des données à prendre avec des pincettes selon le Comité national contre le tabagisme (CNCT) car « toujours plus alarmistes ». Le CNCT va plus loin que l’OMS et indique que « les produits de contrebande sont fabriqués par les industriels qui en tirent un bénéfice majeur quand ils ne sont pas directement à la manœuvre pour organiser le commerce illicite ». Il prévient que ce type d’étude commandée par les cigarettiers n’a qu’un but : « se présenter comme des victimes de ces trafics et empêcher l’adoption de mesures de santé publique ». Selon l’OMS, d’ici à 2020 le tabac sera la première cause de décès et d’incapacité avec 10 millions de morts par an. Loin devant le nombre de décès du sida, de la tuberculose, de la mortalité maternelle, d’accidents de la route, de suicides et d’homicides tous réunis.