L’ATELIER animé par Marie Laure Veyries (ANSM) et Vivien Veyrat (faculté de pharmacie, Paris Sud) lors des récentes Journées pharmaceutiques internationales de Paris (JPIP), permet de dresser un état des lieux, actualisé et bienvenu, des produits à visée amaigrissante. Il est aussi l’occasion de rappeler l’ouverture récente sur le site de l’ANSM d’un nouveau portail de déclaration des effets indésirables (http://ansm.sante.fr/) en fonction du produit de santé et de la fonction du déclarant.
• Un seul médicament avec AMM : l’orlistat.
L’orlistat agit en réduisant l’absorption des graisses alimentaires. Xenical, vendu sur ordonnance, est indiqué dans l’obésité ou chez des personnes dont l’IMC (Indice de masse corporelle) est égal ou supérieur à 28 kg/m2, avec facteur de risque, en complément de mesures hygiénodiététiques. Alli (orlistat), qui bénéficiait d’une AMM européenne depuis 2009, pouvait être vendu sans ordonnance. Depuis 2012, il n’est plus commercialisé en France. L’activité de l’orlistat peut être qualifiée de modeste. Il n’est pas dépourvu d’effets indésirables et d’interactions médicamenteuses.
• Médicaments dont l’AMM a été retirée.
En raison d’une efficacité modeste au regard d’effets indésirables graves : les anorexigènes sérotoninergiques et amphétaminiques, la sibutramine (Sibutral) pour effets indésirables cardio-vasculaires graves, le rimonabant (Acomplia) pour effets dépressifs sans facteurs favorisant, ont vu leurs AMM retirées.
•Médicaments traditionnellement utilisés comme adjuvant des régimes amaigrissants.
Les médicaments traditionnellement utilisés comme adjuvant de régime sont les mucilages, les éléments minéraux (zinc, nickel, cobalt) et autres médicaments à base de plantes (cassis, chicorée, frêne, fucus).
Le fucus existe sur le marché, sous différents statuts : médicaments, complément alimentaire ou plante. Le statut de médicament permet notamment de s’assurer de la teneur limitée en iode (interférence avec le métabolisme de la thyroïde), conformément à la monographie de la pharmacopée.
• Médicaments susceptibles d’usage détourné.
Parmi les médicaments susceptibles de mésusage, citons le clenbutérol (Ventipulmine, médicament vétérinaire), bêta agoniste potentiellement dangereux pour l’homme qui l’utilise, de façon détournée, pour brûler les graisses et pour son effet dopant, le bupropion (Zyban), pas dénué d’effets secondaires psychiatriques, l’antiépileptique topiramate (Épitomax), le liraglutide et l’exenatide, deux antidiabétiques injectables.
D’autres médicaments, tels la metformine, le benfluorex, les diurétiques, les préparations thyroïdiennes, les laxatifs et les antidépresseurs, peuvent également être détournés de leur indication première.
• Préparations magistrales à visée amaigrissante.
Afin de limiter les risques, plusieurs décisions de police sanitaire interdisent l’incorporation des substances ou plantes potentiellement à risque (« JO » de juin 2012) : le Garcinia cambodgia, le fruit du Citrus aurantium (le bigaradier), au vu de ses propriétés pharmacologiques adrénergiques, la famille des Aristolochiacées, à cause de leur cancérogénicité et néphrotoxicité, l’Éphédra et le Ma Huang (Éphédra sinica), qui présentent des effets indésirables cardio-vasculaires et neuropsychiatriques.
• Dispositifs médicaux.
Certains revendiquent un effet capteur de graisse alimentaire et réducteur de l’appétit. Ils sont autorisés à la vente, en libre accès, un marquage CE étant suffisant (Pomeol médical acti Ball, Œnobiol Topslim, Alinea minceur, Syléance minceur).
Source : Rapport d’expertise de l’ANSM sur l’évaluation des risques liés à l’utilisation des produits de santé à des fins d’amaigrissement. http://ansm.sante.fr/S-informer/Presse-Communiques-Points-presse/L-ANSM…
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