LA GLYCINE ou glycocolle est un petit acide aminé ubiquitaire à la personnalité ambiguë, dont les concentrations synaptiques sont régulées par deux transporteurs spécifiques : GlyT1 et GlyT2. S’il est excitateur dans le cerveau (agoniste NMDA), il est inhibiteur dans le tronc cérébral et la moelle épinière. C’est là précisément qu’il joue un rôle clé dans le mécanisme de la douleur. Son transporteur transmembranaire GlyT2 y est isolé en abondance des terminaisons présynaptiques des neurones glycinergiques connus pour bloquer les signaux nociceptifs et dont le dysfonctionnement est associé à l’apparition des douleurs neuropathiques.
Une future classe d’antalgiques ?
De fait, l’étude des inhibiteurs de GlyT2 semble prometteuse dans le traitement des douleurs inflammatoires et neuropathiques. L’un d’eux, ALX1393, est 40 fois plus sélectif sur GlyT2 que sur GlyT1. Administré à l’animal en IV, il inhibe de façon réversible la réponse aux stimuli aigus thermiques ou mécaniques à une dose aussi faible que 0,01 mg/kg et ce durant 4 heures (avec même une certaine activité rémanente à 24 heures). Une injection intrathécale de 10 ng apporte un bénéfice analogue portant, lui, sur 48 à 72 heures.
ORG25543 a une action irréversible sur GlyT2 : il pose la question d’éventuels effets indésirables associés à une administration récurrente (blocage moteur par déplétion en glycine intracellulaire). On note que divers acides gras physiologiques apparentés à l’anandamide - le premier « endocannabinoïde » découvert - se révèlent également dotés d’une action inhibitrice GlyT2.
Ces produits semblent offrir un potentiel antalgique considérable : leur action directe sur la moelle épinière suggère leur intérêt dans la prise en charge de l’allodynie associée aux douleurs neuropathiques.
Vandenberg R.J. et al (2014) Glycine transport inhibitors for the treatment of pain. Trends in Pharmacological Sciences, 35, pp.423-430.
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Françoise Amouroux
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