Les techniques de by-pass sont fréquemment utilisées dans la chirurgie de l’obésité en France. Mais si le by-pass « en Y » a été évalué et validé, le by-pass « en oméga » ne l’avait encore jamais été. Or cette pratique s’est diffusée largement en France, car elle est plus simple à réaliser pour les chirurgiens. Faut-il pour autant s’y fier ? Non, selon les conclusions de la Haute Autorité de santé (HAS).
La chirurgie bariatrique est une option pour les personnes atteintes d’obésité sévère ou massive en échec thérapeutique. Chaque année, plus de 50 000 personnes sont opérées en France. Parmi les techniques chirurgicales, les plus utilisées sont la sleeve (32 000 par an) et le by-pass (13 000 par an).
Le by-pass consiste à réduire l’estomac à une petite poche de 10 à 15 ml et à raccorder sa partie distale à l'intestin grêle à deux mètres de son origine. Dans le by-pass en Y, il y a une suture au pied de l'anse qui réalise ce que l'on appelle une anse en Y. Cette technique a été évaluée et recommandée par la HAS. Pour le by-pass en oméga, la poche gastrique est un peu plus longue et il n'y a qu'une seule suture entre l'estomac et l'intestin grêle. Cette seconde technique n’avait jusqu’alors pas été validée. Elle était en cours d’évaluation dans un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC). Mais les chirurgiens, qui la trouvent plus simple à réaliser, la pratiquent largement depuis quelques années, le remboursement étant rendu possible par le caractère générique du libellé de l’acte remboursé par l’assurance-maladie (« by-pass », sans précision).
Mais les résultats de l’évaluation du PHRC viennent d’être publiés. Et ils ne sont pas en faveur du by-pass en oméga (avec une anse de 2 m ou plus). Ce dernier ne s’est pas révélé plus efficace que le by-pass en Y. Et il entraîne un plus grand nombre de complications graves : des carences sévères, notamment en vitamines et minéraux, des reflux biliaires… De ce fait, la HAS conclut que cette technique ne représente pas une alternative pertinente au by-pass en Y et préconise qu’elle ne soit pas remboursée par l’assurance-maladie.
La technique n’est pas pour autant condamnée à disparaître. En effet, un by-pass en oméga réalisé avec une anse plus courte, de 1,50 m, pourrait limiter les complications nutritionnelles. Mais afin de pouvoir se prononcer, et surtout avant d'y recourir en pratique, la HAS préconise de réaliser la technique dans le cadre d’essais cliniques uniquement.
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