Avant tout clinique, le diagnostic d’une tendinopathie sera posé, après interrogatoire du patient, au vu d’une douleur surgissant à la palpation du tendon, lors d’un étirement passif ou lors d’une contraction contre résistance.
Il est indispensable de préciser avec minutie les caractéristiques de la douleur et de son retentissement fonctionnel sur les gestes quotidiens, sur les activités professionnelles, physiques et, bien entendu, sportives le cas échéant.
L’apparition des douleurs, généralement progressive, peut néanmoins être brutale pour certaines localisations, notamment au niveau du tendon commun des épicondyliens, du tendon rotulien, du tendon d’Achille, du jambier postérieur, de l’aponévrose plantaire superficielle.
Ces douleurs peuvent survenir sans cause identifiable, et, notamment, apparaître le matin au réveil. Elles peuvent être provoquées, réveillées ou aggravées par un choc direct sur le tendon mais aussi - et cela est fréquent - par une activité physique habituelle mais intense ou inusitée. *
Chez le sportif, des modifications dans les conditions d’entraînement, dans la technique ou encore un changement de matériel déclenchent souvent la tendinopathie.
Le médecin apprécie l’ancienneté des douleurs, leur horaire de survenue, leur rythme et leur intensité : ces données permettent de les hiérarchiser en quatre stades (classification de Blazina, l’une des plus employées) :
- Stade I. Douleurs volontiers matinales, ne durant que quelques minutes au réveil, survenant lors d’une activité (sportive notamment) et disparaissant après quelques minutes d’échauffement ou, facilement, au repos.
- Stade II. Douleurs survenant lors de l’activité malgré l’échauffement et s’observant de plus en plus précocement durant l’exercice.
- Stade III. Douleurs permanentes, plus ou moins calmées par le repos, entraînant une réduction voire l’arrêt des activités mobilisant le tendon (il est rare qu’une douleur de tendinopathie entrave le sommeil et provoque des éveils nocturnes).
- Stade IV. Rupture tendineuse.
Le retentissement fonctionnel est précisé, tant dans les activités quotidiennes que dans les activités sportives. Le médecin apprécie l’influence de la position des membres concernés sur l’apparition de la douleur, de même que la participation du port de charges ou de la mobilisation des articulations. Il note l’évolution de la symptomatologie algique et du handicap fonctionnel, évalue l’influence du repos ligamentaire et des traitements éventuels antérieurement mis en œuvre et s’attache à rechercher d’éventuels facteurs favorisants et/ou étiologiques.
Examen clinique
L’examen clinique, toujours comparatif, s’attache à préciser la localisation de la lésion et son importance. Ses éléments fondamentaux sont constitués par une triade symptomatique toujours évocatrice : douleur, œdème, incapacité fonctionnelle.
L’inspection de l’articulation n’apporte de renseignements que si la tendinopathie affecte des tendons superficiels : elle renseigne sur leur volume, le relief des parties molles voisines et l’aspect du muscle. Elle est suivie de trois manœuvres essentielles :
- L’étude de la contraction résistée du ou des muscle(s) inséré(s) sur le tendon : le déclenchement d’une douleur est indispensable au diagnostic. Ce test peut se révéler difficile à mettre en œuvre pour certains tendons (tendon d’Achille, tendon rotulien, etc.).
- L’étirement passif du tendon se révèle douloureux dans diverses tendinopathies.
- La palpation du corps du tendon, de la jonction tendinomusculaire et de la zone d’insertion du tendon sur son socle osseux peut révéler diverses anomalies : réveil des douleurs, échauffement local, crépitations ou crissements tendineux, présence d’un nodule algique de volume variable.
Au total, la clinique catégorise la tendinopathie selon la zone tendineuse atteinte (tendinopathie d’insertion ou du corps du tendon), selon l’aspect du tendon (péri- ou paratendinite, tendinopathie simple ou nodulaire), selon son étiologie (hypersollicitation articulaire, trouble métabolique, lésion iatrogène, etc.).
Elle affine le diagnostic et oriente la prise en charge :
- La radiographie n’a qu’un intérêt généralement limité : elle repère de petits remaniements osseux en regard d’une insertion tendineuse et élimine des pathologies articulaires ou des calcifications.
- L’échographie, souvent réalisée de ce fait en première intention (au repos et avec une tension en tension), révèle les structures tendineuses mais aussi les éléments intratendineux et péritendineux (ex : bursite).
- La tomodensitométrie analyse les altérations des tendons et de leur gaine et permet de diagnostiquer de nombreuses lésions microtraumatiques et/ou inflammatoires.
- L’IRM, autorisant un choix multiple de paramètres d’acquisition, facilite l’étude séméiologique, englobe l’ensemble de la région étudiée et exclut d’autres diagnostics.
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