LA GRANDE HABILETÉ du cancer est sa capacité de mutation, ce qui est d’ailleurs à l’origine de sa survenue. Une fois que le cancer s’est engagé sur cette voie, il est à même de recommencer. « Cela signifie que différentes tumeurs, chez un même sujet, dans différentes localisations provenant des mêmes cellules, peuvent développer des caractéristiques génétiques différentes », expliquent Andrew Weickhardt et coll. Cette hétérogénéité aide le cancer à s’échapper du contrôle des traitements ciblés.
Deux de ces traitements ciblés, le crizotinib et l’erlotinib (inhibiteurs de la tyrosine kinase), agissent chez les patients porteurs des mutations concernées, jusqu’à ce que des poches de cancer mutent de nouveau, rendant ces traitements inopérants.
Ces chercheurs de l’université du Colorado se sont intéressés à ces poches de résistance. Leur étude montre qu’il est possible de supprimer ces résistances localisées, tout en poursuivant le traitement par crizotinib ou erlotinib, pour maintenir le contrôle de la maladie principale. « Cette action s’apparente à celle du désherbage des mauvaises herbes d’un jardin », poursuit Andrew Weickhardt. Pour la moitié des patients, la résistance secondaire rendant les traitements inopérants ne survient que dans un nombre limité de sites.
Cancer du poumon non à petites cellules.
L’étude a été menée chez 65 patients ayant un cancer pulmonaire non à petites cellules, traités par un inhibiteur de la tyrosine kinase, avec une récidive de progression sur des sites limités. Elle montre qu’un traitement ablatif local (radiothérapie focalisée ou chirurgie) apporte un prolongement de plus de six mois de survie sans progression et ainsi que du contrôle du cancer.
Le gain est particulièrement robuste lorsque les métastases se sont localisées au cerveau, où elles échappent à l’action de l’erlotinib ou du crizotinib.
Il est possible que la radiothérapie focalisée ou une chirurgie localisée pour atteindre les poches du cancer dans le cerveau, avec la poursuite du traitement ciblé, passe au rang d’une approche conventionnelle, estiment les auteurs.
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