Dans la 7e édition de l'Observatoire Cancer, l'Institut Curie dévoile une inquiétude grandissante des Français qui estiment, pour 70 % d'entre eux, qu'il existe des inégalités face au cancer en termes d'accès au dépistage ou aux traitements. Le président du directoire, Thierry Philip, prône la pédagogie pour combattre les idées fausses.
L'enquête menée par Viavoice auprès d'un échantillon représentatif de 1 002 Français en mai dernier met en évidence une perception d'inégalités face au cancer, liées au niveau de revenu (49 %), au lieu de résidence (45 %), au niveau d'information (42 %) et au fait d'être isolé (39 %). Pire, 43 % des personnes interrogées estiment que le système de santé ne garantira pas, dans les années à venir, un accès équitable aux traitements innovants du cancer ; une proportion qui augmente à 48 % chez les employés et ouvriers et à 50 % chez les habitants en milieu rural. Un ressenti que Thierry Philip explique par le coût des médicaments contre le cancer, passé de 1 milliard d'euros en 2000 à 3,5 milliards d'euros aujourd'hui et qui pourrait atteindre « près de 10 milliards » en 2025. Une telle augmentation fragiliserait et remettrait en cause « l'égalité d'accès à l'innovation et aux meilleurs traitements à l'ensemble des citoyens ».
L'Observatoire Cancer révèle également des idées fausses chez les Français interrogés. 76 % d'entre eux pensent ainsi que les traitements innovants ne sont pas intégralement remboursés par l'assurance-maladie et un tiers que c'est aussi le cas pour les traitements classiques. La moitié des Français estime ne pas disposer de suffisamment d'informations concernant le dépistage, la prévention et la prise en charge des cancers, 65 % se disent mal informés concernant les facteurs de risques des cancers professionnels, tandis que 35 % affirment être exposés à des risques de cancer professionnel.
Enfin, les témoignages de patients recueillis au cours de l'étude « montrent que l'annonce du diagnostic reste un moment clé, qui n'a pas toujours lieu dans les meilleures conditions, et que l'après-cancer est une préoccupation majeure, avec la question des moyens à mettre en œuvre pour éviter les rechutes et retrouver une vie professionnelle », note Thierry Philip dans une tribune parue aujourd'hui dans « La Tribune ». 62 % des Français interrogés pensent qu'on ne peut pas retrouver une vie professionnelle normale après les traitements du cancer.
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