EN 2011, la DGS a saisi la HAS afin qu’elle rende un avis sur l’identification des facteurs de risque de cancer de la prostate et la pertinence d’un dépistage de ce cancer par dosage du PSA auprès des populations d’hommes considérés comme à haut risque.
On se rappelle que, en ce qui concerne la population générale, la HAS avait conclu en 2010 qu’il n’y avait pas de preuves de l’intérêt du dépistage du cancer de la prostate par dosage du PSA. Au terme de son rapport établi à la demande de la DGS, elle établit les mêmes conclusions en ce qui concerne la sous-
population des hommes à haut risque de cancer de la prostate. Cette décision est fondée sur les arguments suivants :
1) La difficulté de cerner les populations considérées comme « à haut risque » de cancer de la prostate.
Certains facteurs de risque génétiques et environnementaux sont identifiés « et plus ou moins établis dans la littérature », tels que des antécédents familiaux de ce cancer chez les parents au premier degré (père, frère), une origine africaine, une exposition à certains agents chimiques (certains pesticides sont suspectés sans qu’un lien n’ait été démontré). « Mais il n’est pas possible de dire aujourd’hui comment ces différents facteurs interagissent, de considérer qu’ils se cumulent et donc de mesurer un niveau de risque de survenue de ce cancer. » Par ailleurs, poursuit la HAS « aucun élément dans la littérature ne permet de penser que les hommes avec des facteurs de risque développent des cancers de la prostate plus graves ou d’évolution clinique plus rapide ».
2) Une balance bénéfices-risques difficile à établir.
« Il n’y a pas d’études démontrant l’efficacité du dépistage en termes de diminution de la mortalité dans une population d’hommes considérés comme plus à risque. » La HAS souligne le risque de faux positifs du PSA, les risques liés aux biopsies de confirmation diagnostique et les conséquences des traitements.
Information
Dans ce « contexte d’incertitude », la HAS insiste sur l’importance de l’information à apporter aux hommes envisageant un dépistage individuel du cancer de la prostate afin qu’ils puissent se décider « en connaissance de cause ». Elle rappelle l’existence d’un guide publié en 2004 par l’ANAES, dont la mise à jour fait l’objet d’un travail sous la coordination de l’INCa en association avec la HAS.
Antilles
Par ailleurs, la HAS estime nécessaire de mieux comprendre la situation des Antilles, qui sont caractérisées par une surincidence et une surmortalité par cancer de la prostate. « Ces différences peuvent être dues à des modalités de recueil et d’estimation différentes, ainsi qu’à de nombreux facteurs socio-économiques et environnementaux. » À cet égard, la HAS estime nécessaire la poursuite des travaux en cours et la mise en place de nouvelles études portant sur les spécificités cliniques éventuelles et sur l’organisation de la prise en charge du cancer de la prostate.
Recherche
Enfin, la HAS souligne « l’intérêt des recherches sur les marqueurs permettant de distinguer les formes agressives de celles dont la lente évolution n’aura pas d’impact sur la vie des patients ».
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