MÊME SI la ménopause n’est pas une maladie, mais un phénomène naturel et inévitable, une étape normale dans la vie des femmes, celles-ci supportent mal les désagréments qui l’accompagnent, en particulier les fameuses bouffées de chaleur. C’est « l’ennemi n° 1 » selon le Dr Michèle Lachowsky, présidente de l’Association française pour l’étude de la ménopause (AFEM), et à plusieurs titres. Rougeurs et sueurs sont déjà pénibles en soi, mais, en plus, elles se voient, trahissant ainsi l’âge de la femme et gâchant sa vie sociale et intime. Qui plus est, très souvent, à une période difficile de la vie : problèmes de santé et fin de vie des parents, départ des enfants, monde du travail peu accueillant pour les quinquagénaires, difficultés de couple…
Quand les bouffées de chaleur sont très gênantes, voire handicapantes au quotidien, la question de savoir s’il faut traiter ou pas « un état physiologique normal » est vite balayée. Les femmes recherchent des solutions rapidement efficaces, en premier auprès de leur pharmacien.
Les plantes, c’est flou.
Aujourd’hui, la prise en charge des troubles liés à la ménopause s’organise principalement autour de deux pôles : les compléments alimentaires et les médicaments. Les compléments alimentaires, composés essentiellement d’extraits de plantes (lin, houblon, trèfle rouge, soja…), vitamines, minéraux et acides gras essentiels, visent à réduire bouffées de chaleur, sautes d’humeur et autres désagréments de la ménopause. Ils sont encadrés par le règlement européen 1924/2006 du 20 décembre 2006 relatif aux allégations nutritionnelles et de santé. Mais, du fait de l’absence de données et de réelles preuves, l’efficacité des compléments alimentaires est difficilement démontrable… Depuis mai 2012, cette réglementation a été consolidée par la publication d’une première liste de 222 allégations de santé autorisées portant sur les substances. Cette liste détermine ainsi les allégations qui peuvent être utilisées et figurer sur les packagings. En dehors de cette liste, aucune propriété de prévention, de traitement ou de guérison d’une maladie ne peut être revendiquée par un complément alimentaire. « Des ingrédients comme la vitamine B6 (qui régule l’activité hormonale), la vitamine D (qui contribue au maintien du capital osseux) ou encore le zinc, la thiamine, ont ainsi démontré scientifiquement leur intérêt. Ce n’est pas le cas des plantes qui n’ont pas encore fait l’objet d’une évaluation », explique Violaine Chaumont, présidente de RNI (Réglementation Nutrition International Conseil), cabinet spécialisé en matière de réglementation des produits de santé. Ce nouveau cadre réglementaire contraint, depuis décembre 2012, les industriels des compléments alimentaires à se mettre en conformité et à modifier étiquetages et communication pour que les femmes puissent faire leur choix en connaissance de cause. Mais pour les plantes, c’est toujours le flou…
Un « vrai » médicament.
Rien de flou avec Abufène 400 mg, très distinct à la fois des compléments alimentaires et des THS. À base de bêta-alanine, acide aminé pur et naturel, c’est un médicament (non remboursé) disposant d’une AMM, avec une indication précise et exclusive « bouffées de chaleur de la ménopause », commercialisé depuis 1994. Il existe d’autres produits à base de bêta-alanine, mais leur dosage est insuffisant. La posologie conseillée, 1 à 2 comprimés par jour, peut être portée à 3 si nécessaire, à prendre en cures de 5 à 10 jours, à renouveler au besoin. Les Laboratoires Bouchara-Recordati ont décidé de relancer ce médicament, déjà leader dans cette indication, avec un deuxième conditionnement correspondant mieux à un mois de traitement à la posologie la plus fréquente (2 comprimés par jour) et de porter leurs efforts sur l’information à la fois des professionnels de santé et des femmes.
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