« PUISQU’IL S’AGIT d’une étude d’observation, il est impossible d’établir une relation de cause à effet entre la consommation de café et un moindre risque de décès. Toutefois, nos résultats fournissent l’assurance que boire du café ne nuit pas à la santé », explique au « Quotidien » le Dr Neal Freedman, épidémiologiste au National Cancer Institute (NIH, Bethesda, États-Unis).
« Les futures études devront confirmer ces résultats dans d’autres populations. Puisque le café contient des milliers de composés, il sera important d’identifier lequel ou lesquels des composants du café pourraient influencer la santé. Il sera aussi intéressant d’explorer le rôle des différentes méthodes de préparation du café. »
Richesse en antioxydants.
Puisque le café contient de la caféine, un stimulant, on considère généralement que boire du café ne fait pas vraiment partie d’un mode de vie sain. Or le café est riche en antioxydants et autres composés bioactifs, et des études ont montré une association inverse entre la consommation de café et des biomarqueurs sériques d’inflammation et d’insulinorésistance.
L’association entre la consommation de café et la mortalité globale ou spécifique restait incertaine.
Freedman et coll. ont examiné cette question en utilisant les données d’une très large étude prospective conduite par les National Institutes of Health (NIH-AARP Diet and Health Study). Les participants de cette étude qui avaient initialement un cancer, une maladie cardiaque, ou avaient eu un accident vasculaire cérébral (AVC), ont été exclus.
L’analyse porte sur plus de 402 000 participants (229 119 hommes, 173 141 femmes), âgés de 50 à 71?ans au début de l’étude, qui ont été suivis pendant quatorze ans.
Les participants avaient rempli un questionnaire initial sur leur mode de vie et leurs habitudes alimentaires. Leur consommation de café était évaluée selon 10 catégories de fréquence, allant de 0 à 6?tasses ou plus de café par jour. De plus, ils précisaient s’ils buvaient du café caféiné ou décaféiné.
Durant le suivi, 33 731 hommes et 18 784 femmes sont décédés.
Le tabagisme, facteur confondant.
Dans une première analyse ajustée pour l’âge, le risque de décès était accru chez les buveurs de café. Toutefois, les buveurs de café étaient plus susceptibles de fumer, et après ajustement pour le tabagisme et d’autres facteurs confondants potentiels, l’analyse a révélé une association inverse entre la consommation de café et la mortalité.
Ainsi, les hommes qui boivent soit entre 4 et 5 tasses par jour, soit au moins 6 tasses par jour, ont, respectivement, une mortalité de 12 et 10 % plus faible, comparés à ceux qui ne boivent pas de café.
Pour ceux qui boivent soit 1 tasse de café par jour, soit 2 à 3 tasses par jour, la mortalité est de 6 et 10 % plus faible, comparés aux non-buveurs.
Ces chiffres sont également retrouvés chez les femmes. Celles qui boivent soit entre 2 et 3 tasses de café par jour, soit de 4 à 5?tasses par jour, soit encore au moins 6 tasses par jour, ont, respectivement, une mortalité de 13, 16 et 15 % plus faible, comparées à celles qui ne boivent pas de café.
Les mêmes associations sont observées, que le café soit caféiné ou décaféiné, et les associations inverses s’observent dans de nombreux sous-groupes (non-fumeurs, ex-fumeurs, poids normal, surpoids, personnes en excellente santé au départ).
Enfin, des associations inverses sont observées entre la consommation de café et les décès par maladie cardiaque, par maladie respiratoire, par AVC, par blessures et accidents, par diabète, mais pas pour les décès par cancer.
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