UN ÉVÉNEMENT important pour le marché de la glycémie aura marqué l’année 2011. Sous l’effet du décret de loi du 25 février, le nombre de bandelettes remboursées en une année a en effet été limité à 200 pour les patients diabétiques non insulinodépendants. En réaction, la vente de bandelettes a enregistré une baisse de 9 % en volume, le segment des lecteurs, pour sa part, n’ayant perdu que 4 % par rapport à l’année précédente. Une parenthèse, cependant, pour un marché dont l’évolution est assurée par la prévalence du diabète (+ 6 % par an de 2000 à 2009) et dont les chiffres repartaient déjà à la hausse au premier semestre 2012. Il faut dire que tous ceux qui interviennent dans cette problématique mettent l’accent sur l’importance de l’autosurveillance. De nombreuses avancées dans la conception du matériel dédié au suivi glycémique ont été réalisées : prise en compte de la douleur engendrée par le prélèvement, échantillon sanguin inférieur au micro-litre, mémorisation des données croissante, analyse des résultats et suivi, rappels automatiques, calculateur des doses d’insuline… Des innovations viennent ponctuer de façon régulière l’actualité des fabricants. Abbott a ainsi équipé sa bandelette Freestyle Papillon Easy d’un procédé d’aspiration rapide de l’échantillon sanguin (ZipWik), conçu afin de réduire au minimum le désagrément du prélèvement. Il référence en outre trois modèles de lecteurs Freestyle sans calibration : Papillon Insulinx dédié aux insulinodépendants (écran tactile, carnet d’autosurveillance automatisé, alarmes et rappels, calculateur d’insuline rapide sur conseil médical pour les patients sous basal-bolus…), Papillon Vision pour les patients sous antidiabétiques oraux, ainsi que le lecteur Optium 2 en 1 (glycémie et cétonémie) pour les patients sous pompe et les enfants.
Lifescan, pour sa part, vise les patients sous insulinothérapie intensive en dotant son nouveau lecteur OneTouch Verio IQ d’une fonction vouée à détecter automatiquement les tendances à l’hypoglycémie ou à l’hyperglycémie en fonction des événements de la journée (repas, activité physique) et à en alerter le patient. Conçu pour faciliter la gestion des tendances glycémiques, le système coexiste avec deux autres lecteurs OneTouch (Vita, UltraEasy) et un stylo autopiqueur OneTouch Comfort.
Bayer Santé met l’accent sur la précision des résultats en équipant ses deux nouveaux lecteurs, Contour XT et Contour Next USB, d’un nouvel algorythme, et ses bandelettes réactives d’un nouveau médiateur. Le dernier dispositif, lancé tout récemment, présente différentes fonctionnalités (objectifs glycémiques, alerte en cas d’hypo- ou d’hyperglycémie, enregistrement de données et de messages) et abrite un logiciel de gestion du diabète (Glucofacts Deluxe). Trois kits d’autosurveillance glycémique (Contour TS, Breeze 2 et Contour Link doté d’un système de transmission radio) munis de la technologie No coding (pas de calibrage pour une plus grande sécurité des résultats) et du système de prélèvement capillaire microsensitif prévu pour s’effectuer en douceur, viennent compléter la gamme Bayer.
La nouveauté est aussi à l’ordre du jour chez Menarini France qui présente son tout dernier lecteur conçu pour les patients sous insulinothérapie. Sans calibration, le lecteur Glucofix Premium permet une double analyse glycémie et cétonémie en un temps de mesure de 4 secondes.
Lancement encore chez Dinno Santé qui a imaginé un kit Dinno Tandem composé de deux lecteurs, une sécurité supplémentaire pour assurer son autosurveillance, tandis que Novalab propose de mieux comprendre son diabète grâce au système Dexcom SevenPlus capable de mesurer la glycémie en continu pendant 7 jours. Il est secondé du lecteur Twist de très petite taille qui se visse sur le flacon de bandelettes. Chez Aximed, enfin, on trouve le lecteur parlant Senso Card Plus destiné aux non voyants et aux mal voyants et Arkray référence un lecteur Glucocard X- mini plus qui permet de spécifier sa glycémie en fonction des événements de la journée au moyen de marqueurs.
Dernières innovations.
Les dernières innovations du marché mettent cependant en exergue la question de l’observance dans l’autosurveillance glycémique. Un passage obligé pour les 700 000 patients traités par insuline sur une population de diabétiques estimée, en France, à près de 3 millions de personnes (sans compter les quelque 500 000 malades, au minimum, qui s’ignorent). Pour ces profils, traités par plus d’une injection d’insuline par jour, la Haute Autorité de santé préconise que soient effectuées au moins quatre mesures de glycémie au quotidien. Or 42 % des diabétiques de type 1 et 65 % des diabétiques de type 2 sous insuline dérogeraient à la règle, effectuant moins de trois contrôles dans la journée*. Interrogés à ce sujet, les patients évoquent, différentes raisons : oubli, difficultés pratiques quand on se trouve hors de chez soi, manque de temps, complexité du matériel. Des freins qui, pour une part, ont conduit la division Diabetes Care de Roche Diagnostics à imaginer un lecteur capable de faciliter un peu plus la réalisation de l’autosurveillance glycémique. Nommé Accu-Chek mobile, ce lecteur, lancé en août dernier, ne nécessite pas de bandelettes. Il se compose d’une cassette intégrée permettant d’effectuer 50 glycémies et d’un autopiqueur équipé d’un barillet de 6 lancettes intégrées évitant la manipulation de déchets. Les mesures en mémoire sont transférables sur ordinateur afin d’établir un suivi de la glycémie.
Très innovant, ce système n’est cependant qu’une étape vers l’autosurveillance de demain, telle que la prévoient les fabricants. « L’avenir c’est le data management, explique Frédéric Jacquey, directeur de la division Diabetes Care chez Roche Diagnostics. On va vers des systèmes automatisés, très simples à utiliser, à même d’interagir avec le patient et de transmettre des informations. » En bref, une technologie capable d’intégrer les relevés du patient et de le conseiller dans son dosage d’insuline en tenant compte de ses besoins spécifiques (activités, dépenses énergétiques, besoins ponctuels), d’une part, de se connecter par Bluetooth à des réseaux de téléphonie mobile afin de partager les données recueillies avec les acteurs de la chaîne de santé qui assurent le suivi de la personne, d’autre part. « On s’oriente vers des univers de données partagées, de type cloud, au sein desquels la mesure de glycémie est comme un socle d’information permettant un meilleur encadrement du patient, l’objectif étant toujours de faciliter la vie avec le diabète. »
Dans ce futur immédiat, Sanofi a déjà mis un pied. Le laboratoire projette de présenter, dans le cadre d’une étude clinique de télémédecine, un dispositif médical communiquant exploitant les récentes possibilités en matière de connectivité. Présenté sous le nom de Diabeo, cette solution multitechnologique propose un système d’aide au calcul des doses d’insuline à travers une application Smartphone ainsi qu’une mise en relation du patient avec son soignant par transfert des données via Internet. Partage des informations et suivi du diabétique par l’équipe soignante sont possibles au travers d’un portail Web. Le lecteur IBGStar, lancé par Sanofi l’an passé, est la première étape du dispositif puisqu’il permet d’assurer son autosurveillance par le biais d’un carnet électronique au sein d’une application iphone. Prévu pour être connecté au dispositif Diabeo, IBGStar est secondé du lecteur BGStar intégrant différentes fonctionnalités comme l’alarme signalant hypo et hyperglycémie ou l’atteinte des objectifs glycémiques.
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