LA NOUVELLE grippe ne doit pas gâcher les vacances. Même si elle vient de déclencher l’alerte pandémique (« le Quotidien » du 15 juin), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ne recommande pas de restreindre les voyages à cause du virus A (H1N1). « Imposer des restrictions aux voyages ne contribuerait guère à empêcher le virus de se répandre mais perturberait énormément la communauté mondiale », explique l’OMS. « Les recherches scientifiques basées sur les modèles mathématiques montrent que des restrictions aux voyages auront un effet limité, voire nul, sur la propagation de la maladie, ce que confirment les archives sur les pandémies de grippe qui se sont produites par le passé, ainsi que l’épisode du SRAS* », ajoute l’organisation internationale.
Une compétence nationale.
Peut-on être refoulé à la frontière ? Les dépistages aux entrées et aux sorties des pays ne semblent pas particulièrement efficaces pour endiguer la propagation de la maladie, estime l’OMS, qui précise toutefois que les mesures appliquées pour faire face à un risque de santé publique sont du ressort des autorités nationales. Il est donc possible que certains États les mettent en place et s’en servent pour autoriser, ou non, le passage de leur frontière. Cependant, précise l’organisation, « les pays qui adoptent des mesures interférant de manière importante avec le trafic international (par exemple en retardant le départ d’un passager de plus de 24 heures ou en refusant l’entrée ou la sortie d’un pays à un voyageur) doivent fournir à l’OMS les arguments et les données de santé publique qui sous tendent une telle mesure ». Et de rappeler que les voyageurs doivent toujours être traités avec dignité et dans le respect des droits de l’homme.
Pas de destination interdite.
Les autorités françaises n’interdisent aucune destination, mais conseillent la prudence aux voyageurs qui se rendent dans les régions du globe où la transmission communautaire du virus est confirmée, tels de nombreux pays du continent américain (voir encadré).
Le gouvernement a également décidé de surveiller de près les centres de vacances en France. Les centres sans hébergement pourront être fermés s’il y a risque de contagion ou si le taux d’encadrement n’est plus respecté, a ainsi indiqué le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, à l’issue d’une réunion de la cellule interministérielle de crise, la semaine dernière. Les centres avec hébergement devront disposer d’une pièce ou d’un bâtiment spécial permettant d’isoler un enfant malade en attendant que ses parents viennent le chercher. Des listes de personnels qualifiés susceptibles de suppléer les animateurs malades ou de contribuer à l’accompagnement des mineurs devant rejoindre leur famille devront également être établies. En cas de fermeture, les autorités préfectorales auront la responsabilité de veiller notamment aux conditions de rapatriement ou d’hospitalisation des mineurs.
Enfin, pour les centres à l’étranger, les cas devront être signalés aux autorités consulaires et aux parents ; les mesures sanitaires prévues par le pays d’accueil devront, par ailleurs, être respectées.
Le Premier ministre, François Fillon, vient, pour sa part, de rappeler que l’ensemble du gouvernement devait demeurer particulièrement mobilisé tout l’été pour parfaire la préparation à la survenue de l’épidémie en France. D’ores et déjà, notre pays dispose de un milliard de masques antiprojections, 723 millions de masques de protection et 33 millions de traitements antiviraux.
De son côté, l’OMS s’attend à une réduction du nombre de cas dans l’hémisphère nord, en particulier en raison de la chaleur et de la fin de l’école. De bonnes nouvelles pour passer des vacances tranquilles.
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Françoise Amouroux
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