Près de 50 % des médicaments d’automédication destinés à soulager les maux de l’hiver seraient à proscrire, selon le magazine « 60 millions de consommateurs ».
La revue « 60 millions de consommateurs » a passé au crible 62 médicaments d’automédication destinés à soulager les maux de l’hiver : rhume, toux, mal de gorge, grippe et troubles intestinaux, comme elle l’avait déjà fait en 2015. Selon le magazine, près d’un sur deux (28) est à proscrire, le rapport bénéfice/risque étant défavorable en automédication.
En premier lieu, les décongestionnants renfermant un vasoconstricteur (Actifed Rhume, Dolirhume et Nurofen Rhume, etc.), qui présentent « des risques de surdosage et d’effets indésirables gravissimes », selon la revue. Ce qui n'est pas nouveau. Rappelons qu’en 2012, la pharmacovigilance a rapporté des « effets indésirables cardiologiques et neurologiques, exceptionnels mais graves, avec ce type de décongestionnants, en particulier ceux administrés par voie orale » dans un compte rendu. Au total, 48 cas d’effets indésirables cardiovasculaires et 90 cas d’effets indésirables neurologiques ont été notifiés avec ces produits, sur une période de près de 5 ans (25 novembre 2007 au 31 août 2012). Dans 25 % des cas, un mésusage était en cause.
À la suite de ce compte rendu, la commission nationale de pharmacovigilance a préconisé de lister l’ensemble des spécialités renfermant un vasoconstricteur à visée décongestionnante par voie orale (comme cela est déjà le cas pour les formes nasales). Mais l’agence du médicament a, pour sa part, choisi de rappeler le bon usage de ces médicaments, en s'appuyant sur les officinaux, « dont le rôle de conseil est particulièrement important » : ne pas dépasser la posologie maximale, durée maximale de traitement de 5 jours, ne pas utiliser chez l’enfant de moins de 15 ans ou en cas de facteurs de risque (HTA, antécédents d’AVC ou de convulsion), ne pas associer entre eux deux de ces médicaments, même administrés par des voies différentes.
Par ailleurs, « 60 millions de consommateurs » épingle des pastilles pour la gorge à base d'anti-inflammatoires comme Strefen sans sucre, qui présentent inutilement un risque d'hémorragies digestives. Ou des fluidifiants bronchiques qui n'ont jamais fait la preuve de leur efficacité et peuvent être source d'allergie et d'irritation du tube digestif.
Enfin, 13 médicaments sur les 62 évalués sont à privilégier, comme Vicks Vaporub, Imodiumcaps, Gaviscon menthe, Forlax 10 g, Maalox sans sucre ou Xolaam. Un tiers est classé « faute de mieux » : leur efficacité est faible ou non prouvée mais ils n’ont pas, peu ou très rarement d’effets indésirables.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques