Alors que le baclofène devrait être prochainement mis sur le marché en tant que traitement de l’alcoolodépendance sous le nom de Baclocur, le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) estime qu'il n'a pas prouvé son efficacité de façon convaincante.
Baclocur, spécialité à base de baclofène du Laboratoire Éthypharm, a obtenu une AMM et un remboursement à 15 % dans la prise en charge de l’alcoolodépendance le 23 octobre 2019. À ce jour, il n’est pas encore commercialisé, son prix n’ayant pas été fixé. Néanmoins, en prévision de cette arrivée sur le marché (et sachant qu'il existe une RTU pour le baclofène dans l'alcoolodépendance et que certains médecins le prescrivent hors AMM dans cette indication), le conseil scientifique du Collège national des généralistes enseignants (CNGE), principale société scientifique de médecine générale, vient de formuler un avis plutôt négatif sur cette molécule. Selon l’instance, le baclofène « n’a pas apporté de preuves solides de son efficacité pour réduire la consommation d’alcool ». De plus, il est mal toléré à des doses élevées : « Au-delà de 180 mg par jour, on observe une augmentation de 46 % des hospitalisations et le risque de décès est multiplié par 2,3 », rapporte le CNGE. D'ailleurs, afin de limiter ce risque iatrogène, l’ANSM a accordé une AMM au Baclocur à une posologie maximale de 80 mg par jour… Or à cette posologie, « il n’y a aucune preuve solide d’efficacité », martèle le CNGE.
Pour ces raisons, la société savante recommande la plus grande prudence aux médecins qui prescriraient du baclofène. Avec une prescription effectuée « dans le cadre d’une décision médicale partagée », et « après information claire et loyale du patient ». Le suivi médical sera régulier, en recherchant particulièrement les effets indésirables psychiatriques. Enfin, « en l’absence d’efficacité à 3 mois, il faudra planifier un sevrage progressif et envisager d’autres stratégies thérapeutiques ».
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