Suite à la remise des conclusions des travaux du Conseil national de la Consommation sur l’affaire Lactalis, Bruno Le Maire, ministère de l’Économie et des Finances, a annoncé quatre mesures phare pour gérer les crises sanitaires avec plus de transparence et de sécurité pour le consommateur.
Sept mois après l’affaire Lactalis, l’heure est aux enseignements. Désormais, lors d’une crise sanitaire, tout produit considéré comme défectueux sera bloqué en caisse. Ce dispositif, qui sera rapidement mis en œuvre, figure au rang des quatre mesures phare énoncées aujourd'hui par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances.
Cette annonce est consécutive à la remise, ce matin, des conclusions du rapport du groupe de travail du Conseil national de la Consommation (CNC) relatif « à l’amélioration de l’effectivité des retraits rappels de produits dangereux », constitué aux lendemains de l’affaire Lactalis. Par ailleurs, « un site Internet unique sera créé sur lequel producteurs, fabricants comme distributeurs auront l’obligation de renseigner l’intégralité des informations concernant le produit défectueux », expose le ministre. En effet, l’affaire Lactalis avait donné lieu à une cacophonie en raison des multiples sources d’information (voir article « abonné »).
Toujours en cas de crise sanitaire, il sera également possible d’utiliser les données bancaires afin de pouvoir alerter rapidement le consommateur, « et ce, bien entendu », précise Bruno Le Maire, « en conformité avec la CNIL. » Enfin, le ministère, qui déclare « croire aux lanceurs d’alerte », favorisera l’intervention des consommateurs. Ils seront invités à signaler tout produit suspect sur une application mobile de la DGCCRF.
L'objectif de ces mesures est de tendre vers « une effectivité de retrait rappel de 100 % ». Une plus grande rigueur et une plus grande sensibilité des salariés aux risques sanitaires devraient par ailleurs réduire le risque potentiel d’erreur humaine. Car, comme le rappelle Jean-Yves Mano, l’un des deux rapporteurs et président de l’association Consommation, Logement, Cadre de vie (CLCV), l’exemple de la pharmacie a démontré certaines défaillances, en dépit d’une alerte systématique en cas de rappel de lots, prouvant ainsi « l’importance du facteur humain et d’une formation en continu des personnes ». Il annonce que des opérations en blanc sous forme d’alerte seront désormais effectuées sur l’ensemble des circuits de distribution afin de mesurer les prises de risques.
Les deux vagues de contrôles effectuées dans le sillage de l’affaire des laits infantiles Lactalis avaient en effet mis en lumière de nombreux dysfonctionnements dans les dispositifs de retrait rappel de la GMS. Le réseau officinal n’en était pas non plus sorti indemne, puisqu’en dépit de la procédure de rappels de lots, des boîtes avaient été trouvées dans 44 pharmacies lors de la première série de contrôles. Lors de la seconde, sur 1 300 pharmacies contrôlées, les services de la DGCCRF avaient constaté la présence « d’une à 28 boîtes » dans 13 officines récalcitrantes. Par ailleurs, souligne le ministère de l’Économie et des Finances, « dans de nombreuses pharmacies, les clients n’étaient pas informés de l’opération de rappel par un affichage adapté ».
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