Un quart des Français se déclare en bonne santé générale (SG), alors qu'ils n'ont pas une bonne santé buccodentaire (SBD). Parmi les 63 % qui méconnaissent le lien entre les deux, seulement un quart s'est rendu chez le dentiste dans l'année ; pour eux la bouche semble très dissociée du reste du corps humain.
L'enquête UFSBD/Pierre Fabre Oral Care montre que, même s'ils sont bien informés des liens entre SG et SBD, 27 % des sondés ne demandent jamais confirmation de leur bon état buccodentaire à leur dentiste ; seulement 60 % des 20-29 ans respectent une visite annuelle. L'idée reçue que la consultation se fasse uniquement en cas de douleur est encore bien ancrée. Ainsi, la sensibilité dentaire et le saignement ne semblent pas être interprétés comme des pathologies mais juste comme un inconfort. Ces signes d'appel n'augmentent pas la fréquence des consultations : 52 % de ceux qui souffrent de saignement ne sont pas allés chez le dentiste depuis plus d'un an. Pourtant les saignements sont le signe avant-coureur des maladies parodontales pouvant aller jusqu'à la perte des dents et au dépôt de plaque d'athérome au niveau des coronaires.
En revanche, la grande majorité des parents sont conscients de l'importance de la santé buccodentaire de leurs enfants pour leur assurer une bonne santé générale à l'âge adulte (dosage en fluor 86 %, brosses à dents adaptées à l'âge 92 %, applications de brossage 75 %). « On peut toutefois déplorer que la communication de l'Assurance maladie laisse penser que l'âge de première visite se situe à six ans. Or, dès cet âge, le risque de caries sur les dents de lait existe (syndrome du biberon sucré), déplore le Dr Sophie Dartevelle, présidente de l'UFSBD. Le premier rendez-vous doit se faire dès l'âge d'un an. » Cette attitude prévento-consciente familiale est suivie par plus de 70 % des parents sondés qui consultent pour eux-mêmes chaque année.
Le pharmacien peu sollicité
Les habitudes d'hygiène sont intégrées pour la plupart mais pas partagées par tous. Près d'un quart (23 %) des Français avoue se brosser les dents moins de deux fois par jour (les moins de 40 ans sont les plus nombreux), plus de la moitié (53 %) n'utilise jamais de fil dentaire, les bains de bouche quotidiens sont utilisés par 31 % des 60 ans et plus, vs 25 % des 20-29 ans. « Il est urgent de médicaliser l'hygiène buccodentaire, ce terme est en soi mal choisi car il évoque l'hygiène corporelle, or se brosser les dents ce n'est pas juste faire sa toilette mais se soigner », remarque la représentante de l'UFSBD. Seulement 50 % des Français demandent conseil à leur dentiste, preuve que l'achat reste dans le domaine des produits courants et non des produits de santé. Il se fait majoritairement en grandes surfaces (76 %) et 36 % choisissent leurs produits seuls.
Plus de trois quarts des sondés avouent ne pas échanger avec le pharmacien sur leur SBD, ils sont 79 % à ne pas y penser et 17 % à considérer qu'il n'est pas expert sur le sujet. Il n'apparaît pas comme un interlocuteur évident dans ce domaine alors que les Français sont 56 % à lui demander conseil avant d'acheter un médicament sans ordonnance. Pourtant, le pharmacien connaît les pathologies des patients, son rôle est essentiel dans les interactions de la SBD avec les maladies chroniques (diabète) et cardiovasculaires, sans oublier la malnutrition due à une mauvaise dentition. Il est en première ligne pour informer et orienter les patients vers le dentiste. Conscients des pratiques insuffisantes mais perfectibles des Français, Pierre Fabre lance, le 20 mars 2017, l'opération « Printemps du sourire », un ensemble d'actions de sensibilisation, de motivation et d'éducation qui concernent le grand public, les chirurgiens-dentistes et les pharmaciens partenaires.
* Union française pour la santé buccodentaire.
D'après une conférence de presse de Pierre Fabre Oral Care.
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