Présents dans de nombreux collyres multidoses, les conservateurs (ammoniums quaternaires, au premier rang desquels le chlorure de benzalkonium, le plus utilisé, les dérivés organomercuriels comme le thiomersal, les amidines comme la chlorhexidine, les dérivés alcooliques comme le chlorobutanol, les parabens, les dérivés hydrochlorés/oxychlorés…) sont destinés à maintenir la stérilité des collyres après ouverture du flacon (efficacité d’ailleurs non totale). De fait, la contamination microbienne des collyres est un facteur de risque de kératite microbienne.
Mais de nombreuses études ont montré que ces produits sont toxiques pour la surface oculaire (effets dose-dépendants, temps-dépendants et additifs), tout particulièrement en cas d’utilisation au long cours, ce qui peut conduire, notamment, à une mauvaise observance. En effet, ils provoquent la dissolution de la phase lipidique du film lacrymal (par leurs propriétés surfactantes), entraînant une sécheresse oculaire qualitative, et sont pro-apoptotiques et pro-inflammatoires. Leur administration prolongée peut conduire à une altération des structures superficielles (conjonctive, cornée), voire plus profondes (cristallin, trabéculum).
Les signes et symptômes les moins sévères se manifestent par une gêne ou une irritation : picotements, sensation de corps étranger, de brûlure ou d’œil sec. Dans les cas les plus graves, on peut observer une inflammation d’intensité variable, pouvant aller jusqu’à une fibrose.
À savoir : le risque de « trapping » chez les porteurs de lentilles, correspondant à la rétention du conservateur sous celles-ci.
Une réponse élégante pour éviter d’incorporer des conservateurs aux collyres multidoses est la solution développée (flacons ABAK permettant un traitement jusqu’à 8 semaines après ouverture), après une dizaine d’années de recherche, par les laboratoires Théa.
Celle-ci met notamment en œuvre à l’intérieur du flacon un filtre anti-microbien bifonctionnel hydrophile/hydrophobe de haute technologie, le dispositif délivrant en outre des gouttes parfaitement calibrées à 30 microlitres.
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Françoise Amouroux
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