Au jour de retour du paracétamol, des AINS et de l'alpha-amylase derrière le comptoir, les pharmaciens sont confrontés aux questions de patients qui ont mal compris ce qu'était le rayon des médicaments en libre accès.
Ce 15 janvier est la date officielle de retour du paracétamol, des AINS et de l’alpha-amylase derrière le comptoir du pharmacien. « C’est aussi, pour toute la profession, l’occasion de réaffirmer son rôle de conseil, précise Delphine Jusseaume, titulaire à Tours (Indre-et-Loire), et d’insister sur le fait que le pharmacien ne délivre pas les médicaments comme on le fait pour un autre produit », ajoute-t-elle. « Nous avons une compétence pour conseiller les médicaments vendus sans ordonnance, pour les délivrer après un interrogatoire simple, et c'est ce rôle qui est aujourd’hui mis en avant », confirme Frédérique Sarran, titulaire à Chaville (Hauts-de-Seine).
De plus, ce retour derrière le comptoir de ces médicaments est l’occasion d’expliquer aux patients ce qu’est le rayon libre accès. En effet, bon nombre de confrères ont été confrontés à des questions de patients telles que : « Alors le Doliprane ne va être disponible que sur ordonnance ? », ou « je viens faire des réserves de Doliprane avant qu’il ne soit plus en vente libre ». « Le message a été mal compris du grand public, il y a eu une confusion entre "libre accès" et "délivrance sur ordonnance". Maintenant, nous avons un gros travail d’information à faire auprès des patients », évoque Frédérique Sarran. Le libre accès permet au patient de se servir lui-même en certains médicaments, mais il ne dispense pas le pharmacien de son rôle de conseil. « Avec les médicaments en libre accès, il y a un contrôle au moment de l’encaissement », avance Frédérique Sarran, « moment où l’équipe officinale vérifie que la spécialité est en adéquation avec le patient (âge, contre indications) et ses symptômes, moment où l’on s’assure que le patient a bien compris comment prendre le médicament, sa posologie, etc ». Lorsque le paracétamol était en libre accès, la pharmacie Sarran délivrait déjà ces conseils, et « nous le ferons encore plus dans ce contexte de retour derrière le comptoir ».
Autre discours entendu à l'officine : des patients ont confié qu’ils ne savaient pas que le Doliprane était dangereux. Là encore, « le pharmacien doit expliquer que le médicament n’est pas un produit anodin », rappelle Delphine Jusseaume. Le paracétamol n’est pas dangereux, s’il est utilisé dans la bonne indication, à la bonne posologie et pour une durée limitée.
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