Mon fils de 15 ans qui est asthmatique part bientôt en colonie de vacances. Quels sont les conseils que je peux lui prodiguer ?
D’abord de ne pas diminuer ou arrêter son traitement de fond antiasthmatique, sauf bien entendu après avis de son médecin, et avoir toujours avec lui, comme d’habitude, un flacon de bêtastimulant d’action rapide ! D’autant qu’il devra être prudent s’il s’adonne à cette occasion à une pratique physique intensive qui risque de dévoiler un asthme d’effort passé inaperçu jusqu’alors.
S’il part en été, son asthme s’améliorera peut-être du simple fait d’une diminution des phénomènes infectieux.
Cela étant dit, il faut lui conseiller de prendre garde aux sacs de couchage, souvent riches en acariens, d’éviter de séjourner dans une maison longtemps fermée (attention aux moisissures), de ne pas avoir de contact direct avec les animaux (notamment les chevaux) et de ne pas faire de plongée sous-marine avec des bouteilles.
Bien qu’étant asthmatique, puis-je me faire vacciner sans risque contre la grippe ?
C’est non seulement possible, mais même recommandé, en raison du tropisme respiratoire des virus grippaux. En effet, les asthmatiques sont exposés à un risque élevé d’exacerbation en cas de grippe, conséquence logique des lésions bronchiques provoquées par l’infection virale.
Il ne faut pas craindre une mauvaise tolérance de cette vaccination, car de nombreuses études ont montré qu’il n’y a pas plus d’effets indésirables chez les patients asthmatiques recevant le vaccin contre la grippe que chez ceux qui reçoivent un placebo. La seule contre-indication est l’allergie vraie à l’œuf, en fait rare, qui ne concernerait que 2 à 3 % des patients. Enfin, par prudence, mieux vaut surseoir temporairement à cette vaccination en cas d’infection évolutive et/ou d’une instabilité de l’asthme.
Je suis inquiet pour ma femme asthmatique qui vient de commencer une grossesse. Y a-t-il des précautions particulières à observer
?
Oui, car il est absolument indispensable que l’asthme soit contrôlé de manière optimale durant la grossesse afin d’éviter tout risque pour le bébé à naître. En effet, en cas de crises il existe un risque de mauvaise oxygénation du fœtus, avec un retard de croissance et un petit poids à la naissance. Un mauvais contrôle de l’asthme augmenterait également le risque d’accouchement prématuré, de césarienne et d’hypertension artérielle. Le traitement de fond pendant la grossesse, dont la base est un corticoïde inhalé, doit être adapté à la sévérité et au contrôle de la maladie. Toute exacerbation (en fait, le plus souvent liée à une sous-utilisation des corticoïdes inhalés et oraux) est une urgence maternelle et fœtale.
Si ce n’est pas encore fait, il est évident qu’un sevrage tabagique total est indispensable.
Enfin, un reflux gastro-œsophagien et/ou une rhinite, qui peuvent aggraver l’asthme et sont fréquents au cours de la grossesse, doivent être traités s’ils sont gênants.
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