Dans son édition du mois de mars, la revue de l’UFC-Que choisir liste les traitements utiles et ceux à éviter pour 6 pathologies ou symptômes chez l’enfant : la toux, le rhume, la fièvre, la douleur, les régurgitations et reflux, les diarrhées. L’association de consommateurs estime que seulement une poignée de médicaments sont utiles dans ces situations qui ne sont pas graves.
Quelques médicaments utiles
Dans l'arsenal de bon sens, l’UFC-Que choisir estime utile le paracétamol (Doliprane sirop, Dafalgan pédiatrique, etc.) en cas de fièvre et à dose adaptée à l'âge de l'enfant, le sérum physiologique (spray ou dosettes) pour le nez en cas de rhume, les solutés de réhydratation orale en cas de diarrhée du nourrisson, le lait épaissi ou des farines épaississantes (Magic Mix) en cas de reflux du nourrisson, le paracétamol et l’ibuprofène (pas avant 3 mois) en cas de douleurs. En revanche, dans la toux, aucun médicament n’apparaît utile, si cette toux accompagne un rhume. Pour les autres motifs de toux (asthme, allergie, bronchiolite, laryngite, bronchite, pneumonie), il faudra traiter la cause et non chercher à faire disparaître la toux.
En d’autres termes, les médicaments jugés utiles par la revue sont ceux qui sont en général conseillés par les pharmaciens, ou prescrits par les médecins.
Des médicaments en vente libre à éviter…
Ensuite, le mensuel livre une liste des médicaments à éviter, dont certains sont en vente libre. C’est le cas, dans la toux, des fluidifiants bronchiques (acétylcystéine, carbocistéine) du type Mucomyst poudre, Fluimucil 2 % enfant ou Bronchokod enfant, qui sont à proscrire chez les moins deux ans car ils peuvent aggraver l'encombrement des bronches des nourrissons qui n'ont pas les capacités de bien tousser, souligne le mensuel. « Leur efficacité n'étant pas prouvée, ils sont en fait à éviter chez tous les enfants », ajoute-t-il. Également en vente libre, les dérivés terpéniques (Coquelusédal enfant suppositoires, Trophirès enfant suppositoires, Vicks Vaporub) sont à bannir avant 30 mois, étant donné le risque de convulsion à cause du camphre et de l’eucalyptus. La revue rappelle que le Coquelusédal nourrisson est une version sans camphre ni eucalyptus, donc sans danger, mais d’aucune utilité, tout comme les sirops à base de glycérol sans action pharmacologique, tels que « Petit Drill toux sèche ».
En cas de rhume, les sprays antiseptiques (Désomédine, Dolirhume thiophenecarboxylate 2 %, Rhinotrophyl) sont à exclure car « ils ne font pas mieux que les solutions à base d'eau salée mais peuvent provoquer irritations et allergies. Et gardés trop longtemps, ils peuvent véhiculer des germes ».
Enfin, en cas de fièvre, l’ibuprofène (Advilmed et Nurofenpro) ne devrait pas être donné aux enfants, tout du moins sans avis médical.
...mais aussi sur ordonnance
D’autres spécialités, cette fois disponibles uniquement sur ordonnance, ne devraient plus être prescrites aux tout-petits. C’est le cas des sirops codéinés, qui sont passés sur ordonnance depuis le mois de juillet 2017 : ils ne doivent pas être administrés avant 12 ans, car ils exposent à une somnolence, des dépressions respiratoires qui peuvent être sévères, surtout les plus jeunes. Même s’ils sont moins forts que la codéine, le dextrométhorphane, la pholcodine et la noscapine, ne doivent pas être administrés avant 30 mois et sont à éviter en général chez les enfants.
Enfin, les sprays décongestionnants ne doivent pas être donnés avant 15 ans, étant donné leurs effets secondaires cardiaques graves. « Ces solutions nasales sur ordonnance, ne devraient normalement plus être prescrites, surtout chez les petits », avance le mensuel.
Dans le reflux, la dompéridone (Motilium 1 mg/ml et génériques) est à éviter dès la naissance. La Haute autorité de santé (HAS) recommande de ne plus les utiliser chez les enfants depuis 2016 en raison d’effets indésirables rares mais graves (cardiologiques, neurologiques). Le mensuel indique qu’« environ 30 % des nourrissons de moins d'un an régurgitent, sans qu'il s'agisse systématiquement d'un reflux gastro-œsophagien (RGO) pathologique. Pourtant, le reflux du nourrisson, la plupart du temps bénin, fait encore l'objet d'une surprescription ».
Dans la diarrhée, le lopéramide (Imodium 0,2 mg/ml enfants) ne doit pas être prescrit avant 2 ans car il peut provoquer des syndromes pseudo-occlusifs, l’ibuprofène est contre-indiqué avant 3 mois car il peut favoriser la survenue d’une insuffisance rénale en cas de déshydratation, les antiseptiques intestinaux (Panfurex, nifuroxazide) ne doivent pas être donnés avant 2 ans car ils sont sans effet sur la diarrhée et potentiellement toxique.
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Françoise Amouroux
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