Après l’annonce ce matin par l’agence du médicament de sa volonté de sortir du libre accès toutes les spécialités contenant du paracétamol, de l’ibuprofène et de l’aspirine d’ici à janvier prochain, les industriels s’indignent. Pour l’AFIPA*, il s’agit à la fois d’un véritable retour en arrière après plus de dix ans de co-construction du libre accès et d’une réponse inadaptée au problème de mésusage.
L’AFIPA s’inscrit contre la volonté de l’ANSM de repasser derrière le comptoir toutes les spécialités contenant du paracétamol, de l’ibuprofène ou de l’acide acétylsalicylique. « Cette décision va à contre-courant des raisons même du libre accès, qui permet au patient de comparer les médicaments dans une démarche d’automédication responsable, c’est-à-dire avec l’accompagnement du pharmacien dans l’environnement contrôlé de l’officine », regrette l’AFIPA. Pour l’association, les garde-fous mis en place autour du libre accès permettent d’assurer la même sécurité que pour les médicaments situés derrière le comptoir. L’annonce de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) est presque vécue comme une trahison, « après une dizaine d’années de co-construction du libre accès entre l’ANSM et l’AFIPA ».
D’autant que les spécialités concernées occupent une place centrale dans le rayon libre accès et que cette décision priverait cet espace de toute offre antalgique. L’AFIPA dénonce une décision qui, d’une part, reflète la confusion habituelle entre automédication et mésusage, et, d’autre part, ne réglera pas le problème du mésusage, plutôt causé par une mauvaise réutilisation de médicaments à domicile. « A contrario, la délivrance par le pharmacien garantit le bon usage. » Plutôt que de retirer les antalgiques du libre accès, l’AFIPA rappelle ses préconisations pour renforcer le bon usage : l’inscription systématique des médicaments à prescription médicale facultative (PMF) au dossier pharmaceutique du patient lors de leur délivrance et le lancement d’une campagne de communication grand public sur le bon usage des médicaments sans ordonnance. L’association compte se rapprocher des autorités de tutelle et du gouvernement pour se faire entendre.
* Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques