L’infestation ascaridienne est le risque majeur du premier âge
Le ver le plus courant du chiot ou du chaton est un ascaride ou « ascaris » (Toxocara canis, Toxocara cati). Selon certaines études épidémiologiques, le taux d’infestation des chiots peut atteindre 80 %. Pourquoi une telle fréquence ?
Pour le comprendre, il faut revenir sur une particularité du cycle de développement de Toxocara. En effet, ce parasite peut survivre enkysté (à l’état de vie ralentie) très longtemps dans certains organes de son hôte (muscles, reins…). Ainsi, une chienne gestante anciennement parasitée hébergera de nombreuses larves enkystées, qui vont se réactiver à l’occasion d’un signal hormonal émis au 42e jour de la gestation. Dès lors, les larves vont reprendre leur développement et migrer à travers le corps, notamment vers le tube digestif (pour évoluer en parasite adulte), mais aussi vers la mamelle ou le placenta.
La migration transplacentaire des larves est à l’origine de l’infestation in utero des chiots, lesquels naîtront déjà parasités ! De même, les migrations larvaires trans-mammaires assureront l’infestation des chiots pendant l’allaitement. Chez le chat, seule la transmission verticale durant l’allaitement a été démontrée.
L’apparition progressive de l’immunité va permettre l’espacement des traitements
Né infesté, le jeune chiot devra être traité dès l’âge de 15 jours. Pour autant, le risque de ré-infestation persiste : via l’allaitement mais aussi l’ingestion d’œufs de parasites émis par les fèces de congénères parasités. Les œufs de Toxocara peuvent résister 2 ans dans le milieu extérieur et les aires de promenade sont souvent très fortement contaminées ! C’est ce qui justifie le renouvellement du traitement toutes les 2 semaines jusqu’à 2 semaines après le sevrage (lequel s’effectue en général entre 4 et 8 semaines).
Vient ensuite une période où l’immunité s’installe peu à peu en réponse aux migrations somatiques des larves, conduisant notamment à l’enkystement de celles-ci. Le rythme des traitements se ralentit alors et le vermifuge sera administré tous les mois jusqu’à l’âge de 6 mois.
Le plan de vermifugation du chaton est semblable à celui du chiot, à ceci près que le premier traitement est généralement fait à 3 semaines (et non 2), du fait de l’absence de transmission in utero de Toxocara chez la chatte.
Chez le chien adulte, on recommande 4 traitements par an et chez le chat 2 à 4 selon son mode de vie. Pour les chiennes/chattes allaitantes, le mieux est de conseiller une vermifugation en même temps que les chiots/chatons jusqu’au sevrage.
Quel vermifuge conseiller et pourquoi ?
Le jeune animal sera vermifugé durant les premiers mois avec un vermifuge principalement actif sur les nématodes (ex : Plurivers, Procox chiot*, Dronstop chiot*,…). Après sevrage, le risque croissant d’infestation par les vers plats justifie l’utilisation d’un vermifuge à large spectre nématocide et cestocide chez le chien comme chez le chat (ex. Drontal, Milbemax Tab, Milbemax Chew, Ascatène, Ascatryl, Strantel, Milbetel, Milprazikan, Profender*…)..
* sur prescription vétérinaire
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