RÉAGISSANT il y a quelques semaines au « plan d’action contre la résistance aux antimicrobiens » présenté par la Commission européenne, le Parlement européen a souhaité compléter ce dernier par différentes autres mesures. En ce qui concerne la santé humaine, le rapport présenté par la députée danoise Anna Rosbach estime que les antibiotiques et antimicrobiens actuellement en vente libre dans un certain nombre de pays, y compris les antipaludéens, antifongiques et antiviraux, devraient à l’avenir être soumis à prescription médicale. La résolution du Parlement insiste aussi sur la nécessité de mieux informer le public sur ces résistances et sur l’utilisation trop fréquente ou inappropriée d’antibiotiques. Elle appelle les autorités sanitaires à favoriser un « changement d’attitude » de la part des professionnels de santé, notamment les pharmaciens.
En outre, le Parlement émet plusieurs propositions pour favoriser une utilisation plus prudente des antimicrobiens en santé animale. Il estime qu’une amélioration globale des conditions d’élevage pourrait éviter l’utilisation régulière d’antimicrobiens à des fins prophylactiques, qu’il désapprouve. Il considère en outre que si le plan d’action de l’Union européenne concerne les animaux d’élevage, il devrait inclure aussi les animaux de compagnie et les animaux utilisés à des fins sportives. Souvent critique à l’encontre des vétérinaires, le rapport de Mme Rosbach considère enfin qu’il serait souhaitable de séparer le droit de prescrire des antimicrobiens vétérinaires de celui de les dispenser, afin notamment de supprimer « toute incitation économique du vétérinaire à la prescription de ces produits ».
Certes, la résolution du Parlement, d’ailleurs non contraignante car prise à son initiative et non pas dans le cadre d’une procédure législative, n’utilise qu’une seule fois le mot de « pharmacien », à l’occasion des « changements d’attitude ». Elle devrait néanmoins apporter de l’eau au moulin des nombreux officinaux qui réclament des compétences accrues en matière de médicaments pour animaux et déplorent la vente de ceux-ci par les vétérinaires, tout en satisfaisant aussi les tenants d’une automédication plus encadrée.
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