Ne pas confondre coronavirus félin et SARS-CoV-2
Le chat est très sensible au coronavirus félin (FECV, Feline Enteritic Coronavirus) principalement responsable d’une forme entérique banale, souvent asymptomatique. Dans quelques cas, un chat infecté par le FECV ne parvient pas à éliminer le virus de son organisme ; celui-ci peut alors muter pour donner le FICV (Feline Infectious Coronavirus) responsable d’une maladie mortelle, la péritonite infectieuse féline (PIF). Toutefois le FECV/FICV est un α-coronavirus et non pas un β-coronavirus comme le SARS-CoV-2 ; ces deux virus ne sont donc pas du même genre et un chat atteint de PIF ou d’une entérite à coronavirus ne transmettra pas le COVID-19 à ses maîtres !
Le SARS-CoV-2 peut-il infecter des félins ?
Depuis le début de l’épidémie quelques cas d’infection féline ont été relatés :
- Hong Kong : 1 chat testé positif vivait avec son maître atteint du Covid-19. L’animal est resté asymptomatique (notification OIE, 3 avril 2020).
- Belgique : 1 chat d’une patiente atteinte du Covid-19 a présenté des symptômes digestifs et respiratoires avec des tests positifs (PCR et séquençage du SARS-CoV-2). L’animal a rapidement guéri. On ne sait pas si ses symptômes étaient liés au SARS-CoV-2.
- New York : 2 chats à symptômes respiratoires ont été testés positifs (note du CDC, 22 avril 2020). Leur état évolue vers la guérison. Les maîtres du premier étaient asymptomatiques, celui du second a été testé positif. De plus, au zoo du Bronx, 1 tigre aux symptômes respiratoires avait des tests positifs (PCR et séquençage). Il était en contact avec 3 autres tigres et 3 lions qui ont présenté des symptômes quelques jours plus tard avec des tests fécaux également positifs. Ils ont tous certainement été contaminés par leur soigneur (alors asymptomatique). Leur santé s’est rapidement améliorée (WCS, 22 avril 2020) et ils semblent guéris. Un autre tigre de l’enclos, asymptomatique, a été testé positif.
Des études ont été menées sur des chats : une, menée à Wuhan (Zhang et al. 2020, prépublication sur le portail bioRxiv), conclut qu’en présence d’une forte pression infectieuse (chats vivant avec des patients atteints du Covid), les chats peuvent être infectés par le SARS-CoV-2. L’institut Pasteur et l’ENVA (prépublication sur le portail bioRxiv) ont étudié 9 chats (et 12 chiens) appartenant à des étudiants de l’ENVA touchés par le Covid ; au 4 mai 2020, 1 seul chat (et aucun chien) a été testé positif par Rt-qPCR sur l’écouvillon rectal (test négatif sur les écouvillons pharyngés) ; ses symptômes, respiratoires et digestifs, semblent évoluer favorablement. Cela conforte le fait que si la transmission du SARS-CoV-2 de l’homme au chat est possible, son taux est très faible et nécessite un contact étroit avec un individu infecté.
La contamination de l’homme par un félin infecté par le SARS-CoV-2 n’est pas démontrée.
Tous les cas de contamination animale recensés jusqu’à présent sont en faveur d’une contamination de l’homme vers l’animal liée à une étroite promiscuité entre un individu infecté par le SARS-CoV-2 et l’animal testé positif. Ces cas restent très sporadiques et isolés.
Aucun cas de contamination humaine par un félin n’a encore été recensé.
Les cas de contamination entre félins sont exceptionnels (observés dans une étude publiée mais non revue par les pairs). Les symptômes exprimés par les félins semblent peu graves et rétrocèdent rapidement. On connaît mal encore la proportion d’animaux négatifs en contact étroit avec des personnes infectées.
En l’état actuel des connaissances, la transmission du Covid-19 du chat à l’homme n’est pas démontrée, mais le contraire est possible ; les recommandations de l’ANSES actualisées (14 avril 2020) confortent donc les précédentes et celles de l’OIE. En particulier si le maître d’un chat est infecté par le Covid-19, il devra se tenir à distance de son chat (rester si possible dans une autre pièce) et confier à un tiers le changement de litière et les repas. En présence du chat, il devra porter un masque et éviter de le manipuler (ou se laver les mains avant et après). Enfin dans la mesure du possible il devra éviter toute sortie du chat. Le chat passant de longues heures à faire sa toilette, surtout ne jamais appliquer de désinfectant (eau de javel, gel hydroalcoolique ou alcool) sur son pelage pour éviter les risques d’intoxication, de brûlure. Il est également exclu de le laver à l’eau et au savon (fort risque de morsure et griffures pour le maître ; stress intense pour l’animal !). Il suffit de respecter distanciation et gestes barrière.
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