Psychiatrie

Schizophrène à cause… de son chat

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Publié le 01/04/2019
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Tout commence en octobre 2015 aux États-Unis. Un adolescent âgé de 14 ans, jusqu'alors en bonne santé, commence à souffrir de troubles psychotiques sévères. Animé par des sentiments dépressifs très intenses, il annonce à ses parents vouloir mettre fin à ses jours et prétend même être « le fils damné du diable ». Une situation extrême qui va entraîner une hospitalisation et une prise d'antipsychotiques. C'est alors que le couperet tombe : le jeune garçon est diagnostiqué schizophrène. À sa sortie de l'hôpital, il doit arrêter les cours car son état s'aggrave. Des hallucinations et des crises de panique viennent s'ajouter aux symptômes déjà présents. Malgré les benzodiazépines, les antidépresseurs et l'intervention de 15 spécialistes, l'origine du mal ne sera pas déterminée dans un premier temps.

Syndrome d'Asperger ? Troubles psychiatriques liés à des difficultés à l'école ? Aucune réponse n'est trouvée et le garçon doit être hospitalisé une nouvelle fois en janvier 2017. Les médecins découvrent alors que le jeune garçon vit au milieu d'une véritable Arche de Noé. Des chiens, des chats, un gecko et même un mille-pattes géant africain se promènent dans le jardin familial. Le lien commence alors à apparaître, comme le précise l'étude qui est revenue sur ce cas : « Le jeune garçon avait subi des morsures et des égratignures de chat peu avant l’apparition de la maladie. » Approfondissant cette piste, les médecins vont finir par détecter la présence de Bartonella henselae, une bactérie justement transmise par les morsures et les griffures des chats. « Ce cas soulève la question de la fréquence à laquelle l’infection peut être associée à des troubles psychiatriques en général », a d'ailleurs observé le Pr Ed Breitschwerdt, principal auteur de l'étude. Cette découverte poussera peut-être les médecins à penser à cette piste lorsqu'ils feront face à un cas de schizophrénie, ce qui, à l'heure actuelle, est très peu fréquent. Après 18 mois d'errance médicale, l'adolescent a pu être soigné et n'a aujourd'hui plus aucun trouble psychotique. À part peut-être une légère ailurophobie (la phobie des chats), dont on pourrait facilement expliquer l'origine aujourd'hui.


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3508