Mode de transmission de la maladie
Babesia canis, un protozoaire, est responsable de la piroplasmose canine. Strictement intracellulaire, il parasite les hématies qu’il finit par faire éclater. Son cycle parasitaire nécessite un passage par une tique, dans le tube digestif de laquelle il se multiplie avant de remonter dans ses glandes salivaires ; il passe ensuite dans le sang du chien à l’occasion du repas de la tique (quelques heures après la morsure). En France, il est transmis par Dermacentor reticulatus et Rhipicephalus sanguineus, tiques largement présentes sur l’ensemble du territoire, dans les massifs forestiers. Il faut savoir que les Babesia peuvent aussi passer du tube digestif de la tique à ses ovaires pour être transmises à la descendance : les larves sont donc directement infestantes.
Une maladie particulièrement grave
Lorsque la tique commence à se gorger, elle injecte sa salive contaminée par les Babesia. Les parasites pénètrent alors dans les hématies, s’y multiplient avant de ressortir en les faisant littéralement éclater. Cette destruction entraîne rapidement une hémolyse intravasculaire responsable d’une anémie et d’une forte dégradation de l’état de l’animal : fièvre élevée (40 °C), abattement, muqueuses pâles, urines brun-chocolat. Malheureusement, cette forme typique n’est pas la seule et une piroplasmose peut se cacher sous des signes totalement imprévisibles (respiratoires, cardiaques, boiteries…). La période d’incubation est d’environ 7 jours, mais peut s’étendre à 3 semaines. Une fois déclarée la maladie est très rapidement mortelle sans traitement. Par contre, si les piroplasmicides sont administrés à temps ils sont très efficaces et l’animal récupère rapidement. Pour info, la piroplasmose s’observe aussi chez le cheval, et très rarement chez le chat.
Les conseils en matière de prévention
En raison de la gravité de cette affection, il est essentiel de bien communiquer sur les risques et la prévention.
Entre le moment où une tique grimpe sur un chien et celui où elle commence à se gorger, il s’écoule environ 48 heures pendant lesquelles le risque de transmission des Babesia est très faible. Le premier axe de prévention consiste donc à retirer immédiatement toute tique plantée (même si le chien bénéficie d’un traitement anti-tique) à l’aide d’un extracteur de tiques (Tire-tique O’tom®, Exitick®). Attention aux petites larves brunes de R. sanguineus, déjà infestées, mais plus difficiles à voir : en effet cette tique a la particularité de parasiter de préférence le chien à tous les stades de son développement (larves, nymphes, adultes). L’inspection de l’animal au retour de chaque promenade en forêt reste essentielle. En cas de retrait d’une tique, notez la date sur un calendrier car toute dégradation brutale de l’état de l’animal dans les 7 à 21 jours est suspecte et doit faire l’objet d’une visite chez le vétérinaire.
Le deuxième axe de prévention repose sur les traitements antiparasitaires anti-tiques (pipettes, colliers, comprimés…) qui doivent être renouvelés régulièrement pendant toute la période à risque (jusqu’à l’entrée de l’hiver).
Les animaux les plus exposés (chiens de chasse, les chiens vivant dehors…) peuvent également bénéficier d’un vaccin, mais il ne protège malheureusement pas à 100 % même s’il atténue les symptômes : il ne dispense donc pas des autres mesures préventives. De plus il est préférable de vacciner le chien 2 fois par an, ce qui peut s’avérer onéreux.
Il faut également savoir que la piroplasmose peut se rattraper car elle ne déclenche pas l’apparition d’anticorps protecteurs.
En résumé il est donc essentiel d’insister sur les mesures préventives et de connaître parfaitement les antiparasitaires externes afin de pouvoir conseiller les bons produits en fonction de l’âge, du poids, de la race ou de la situation de l’animal. En cas de doute, mieux vaut contacter un vétérinaire.
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