La maladie chez le chien et chez le chat
Cette maladie est due à une filaire Dirofilaria immitis qui, adulte, vit dans le cœur droit et les artères pulmonaires. Les femelles donnent directement naissance à des larves (microfilaires) qui sont libérées dans la circulation sanguine et doivent être ingérées par un moustique pour poursuivre leur maturation. À l’occasion d’une nouvelle piqûre (d’un chien, chat, furet ou autres carnivores sauvages), une quinzaine de jours plus tard, le moustique injectera les larves qui migreront jusqu’au cœur.
En France cette maladie est surtout présente dans les régions du Sud ainsi qu’en Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion. Elle existe également dans les Pays d’Europe du Sud, d’Afrique du Nord et d’Amérique du Nord.
La maladie apparaît très longtemps (parfois plusieurs années) après la piqûre du moustique car elle est provoquée par la multiplication des vers adultes dans le cœur droit. À terme des difficultés respiratoires puis une insuffisance cardiaque droite se développent. La mort brutale par thrombose artérielle est possible. En l’absence de traitement, le pronostic chez le chien est assez mauvais. Le chats présente moins de signes cliniques et contrairement aux chiens peuvent guérir spontanément, suite à la mort naturelle des parasites généralement au bout de 2 ans.
Le traitement du chien est assez difficile même s’il existe des parasiticides efficaces (Immiticide, mélarsomine). En effet la mort des parasites adultes peut entraîner un état de choc aigu potentiellement fatal suite à la libération de nombreuses protéines antigéniques d’origine parasitaire. Le traitement dépend du stade de l’atteinte, mais nécessite une surveillance étroite de l’animal, souvent un repos en cage strict parfois pendant plusieurs semaines. La prévention de cette maladie est donc primordiale.
Prévention de la dirofilariose : quels conseils donner ?
Le meilleur traitement de cette maladie reste la prévention : il est donc essentiel d’en parler avant la saison des moustiques.
Plusieurs méthodes de prévention sont disponibles.
Protéger l’animal des piqûres de moustiques avec des produits répulsifs efficaces. Parmi les principes actifs topiques disposant d’une AMM citons à la deltaméthrine (en collier, efficacité 6 mois : ex. Scalibor, Deltatic) ou la perméthrine (spot-on, efficacité 2-4 semaines selon le produit : ex. Advantix, Vectra 3D, Frontline triact, Effitix). Des produits à base d’huiles essentielles sont disponibles (insectifuge spot-on Biocanina par ex.) mais les études d’efficacité sont moins documentées. Quel que soit le produit employé il ne permet pas une prévention de 100 % des piqûres. De ce fait un traitement microfilaricide complémentaire peut être souhaitable si un séjour en région d’endémie de dirofilariose est prévu pendant les vacances par exemple. Il faut donc en informer les clients, sachant que ce traitement ne peut être administré qu’à des animaux indemnes de microfilaires. De ce fait l’animal doit être testé au préalable chez le vétérinaire.
Ces microfilaricides sont à base de lactones macrocycliques. Ils existent sous forme de comprimés (Interceptor, Milbemax et génériques, Trifexis par ex.) ou de spot on (Advocate chien et Advocate chat, Broadline, Stronghold, Stronghold plus et Bravecto plus). Il est important de prévenir les propriétaires de bien respecter le calendrier de prévention en commençant 1 mois avant le départ en zone à risque et en poursuivant ensuite 1 mois après le retour ; si l’animal vit dans une zone à risque le traitement est à débuter 1 mois avant la saison des moustiques et à poursuivre 2 mois après la fin de la saison estimée (avec le réchauffement climatique, des moustiques restent actifs plus tardivement).
Enfin le troisième axe de prévention consiste en une protection « mécanique » vis-à-vis des moustiques (Notre rubrique Véto pratique du 17 juin 2019) : pose de moustiquaires, pas de promenades au crépuscule et à l’aube, plantation éventuelle de plantes répulsives dans le jardin, élimination de tout point d’eau stagnante.
En conclusion
La dirofilariose cardiopulmonaire n’est pas une maladie à prendre à la légère et la prévention constitue la meilleure arme pour s’en protéger, le traitement étant lourd et parfois dangereux pour l’animal. Le pharmacien a donc là un rôle de conseil essentiel qu’il peut développer.
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