LA TRANSMISSION de Salmonella par les reptiles, réservoirs connus de la maladie, a déjà été rapportée dans de nombreux pays. Or ces animaux font désormais partie des animaux de compagnie. En 2003, 3 % des foyers français possédaient un reptile. Le nombre de reptiles à domicile était estimé à un peu plus de 1 million cette même année. Afin de faire le point sur ce risque, l’Institut de veille sanitaire (InVS) et le Centre national de référence des Salmonella à l’institut Pasteur ont réalisé une étude à partir de liste des patients âgés de 5 ans ou moins pour lesquels une souche de la bactérie avait été reçue en 2012. Les patients pour lesquels une notion de voyage hors de France avant le début des symptômes était renseignée ont été exclus afin d’écarter les cas de salmonelloses importés. Un questionnaire standardisé a été soumis aux parents et des prélèvements effectués chez les animaux et dans l’environnement des enfants.
Les résultats de l’étude, la première de ce type en France, confirme le risque. Treize des 41 enfants (32 %) ont été exposés à des reptiles, dont un par contact direct. Les principaux animaux impliqués étaient des tortues (6 cas). Les souches isolées appartenaient à 9 sérotypes différents. Deux enfants ont présenté une méningite. Chez un de ces deux cas, la même Salmonella a été identifiée chez le patient et chez son lézard domestique.
Un risque méconnu.
Et surtout insistent les auteurs, les familles ignoraient le risque de transmission avant l’apparition de la maladie.
Contrairement à d’autres pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni ou la Suède, aucune recommandation quant à l’information à diffiuser pour les propriétaires de reptiles ou les vendeurs, n’existe en France. « Une réflexion doit être menée sur les cibles de l’information (propriétaires des reptiles, personnels d’animaleries, professionnels de la petite enfance, professionnels de santé... ) et sur les canaux les plus appropriés pour diffuser cette information », soulignent Mélanie Colomb-Cotinat et coll. Les recommandations existantes déjà dans d’autres pays pourraient servir de support pour éditer des plaquettes d’information adaptées au public concerné. Les auteurs insistent sur les points suivant à rappeler : les enfants de moins de un an représentent une population à risque élevé ; l’habitat et les vêtements des propriétaires de reptiles peuvent être contaminés et ce, même après l’éviction des animaux, Salmonella survivant longtemps dans l’environnement ; l’absence de contact direct entre l’enfant et l’animal ne suffit pas à éviter la transmission ; un animal non malade peut transmettre des salmonelles.
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