FURETS, reptiles, tortues, l’appellation nouveaux animaux de compagnie (NAC) englobe tous ces animaux exotiques, mais pas seulement. « Les NAC sont selon la définition des vétérinaires tous les animaux autres que les chiens ou les chats », a rappelé le Dr Béatrice Quinet, pédiatre à l’hôpital Trousseau lors du dernier congrès de la Société Française de Pédiatrie (Clermont Ferrand). Si la France est considérée comme le plus gros marché européen des NAC, les risques d’anthropozoonoses sont moins contrôlés qu’avec les animaux de compagnie traditionnels et mal connus, à la fois des médecins et des familles, « ce d’autant qu’elles sont très nombreuses ». Or certaines pathologies sont possiblement sévères chez les très jeunes nourrissons, les patients immunodéprimés et les femmes enceintes. « La question de la présence au foyer d’un animal est plus souvent posée lors d’une enquête d’allergie que lors d’une infection ». De nombreuses zoonoses pourraient être évitées avec « des précautions d’hygiène élémentaire, l’éducation et l’information des parents, des enfants, des vendeurs en animalerie ».
Une salmonellose oriente l’interrogatoire.
Rongeurs et reptiles exposent au risque de salmonelloses. Les rongeurs en sont naturellement porteurs, de même que les reptiles pour 90 %. « Le diagnostic d’une salmonellose chez un patient au même titre que l’enquête alimentaire doit faire rechercher le contact à la maison ou à l’école avec un rongeur, un lapin nain, un hérisson, un furet et surtout un reptile », souligne la pédiatre. Le contact avec un reptile doit être recherché en présence de sérotypes inhabituels chez l’Homme. « Des septicémies chez des nouveau-nés et des enfants immunodéprimés, des méningites, des décès de nourrissons ont été signalés avec une concordance des souches de l’enfant et du reptile contact ». La transmission peut être indirecte par les mains ou l’environnement, le sol ou les surfaces de préparation des aliments.
Les patients drépanocytaires sont naturellement à risque d’infections graves à germes encapsulés, le Dr Quinet rapporte les cas cliniques de deux frères drépanocytaires, dont l’un a présenté une ostéomyélite à Salmonella thompson, l’autre un abcès splénique après l’acquisition d’un lézard. Mieux vaut en avertir les patients avant, car toute « éradication par antibiothérapie des salmonelles chez les animaux est vouée à l’échec et fait courir le risque de sélection de souches résistantes ».
Les rongeurs pourvoyeurs d’infections diverses.
Les femmes enceintes doivent éviter le contact avec les rongeurs, qui exposent à un risque d’infections congénitales très sévères avec importantes séquelles. Est en cause le virus de la chorioméningite lymphocytaire (LCMV), dont le réservoir principal est la souris et le hamster. Cette infection semble peu connue des obstétriciens et des néonatalogistes. « La symptomatologie évoque une toxoplasmose congénitale, mais en l’absence d’arguments anamnestiques ou sérologiques, la recherche d’un contact avec des rongeurs oriente le diagnostic ».
Les rats de compagnie en particulier peuvent être à l’origine d’infections cutanées à cowpox virus. Les lésions ulcéronécrotiques restent habituellement localisées chez le patient immunocompétent. Cochons d’Inde, chinchillas, souris, rats, qui sont porteurs de Yersinia pseudotuberculosis ou de Y.enterolitica peuvent être responsables de syndrome pseudo-appendiculaire ou de diarrhée sanglante chez l’enfant. Des lésions cutanées à Trichophyton peuvent être rencontrées chez des adolescents au niveau du cou, lieu de séjour du rat de compagnie. Inutile de traiter si l’animal infecté ne l’est pas... Et, tout comme les chiens et les chats, il existe une flore polymicrobienne dans la cavité buccale exposant à des infections à germes pyogènes et anaérobies lors de griffures ou de morsures.
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