Dès la semaine prochaine, un texte devrait permettre aux ARS et aux URPS de définir les objectifs et les modalités à l'échelle régionale en ce qui concerne la vaccination contre la variole du singe en officine. Pour les syndicats, la rémunération reste cependant insuffisante.
L'expérimentation de vaccination contre la variole du singe menée dans cinq officines depuis le 10 août est suffisamment concluante pour être élargie à l'ensemble du territoire. C'est ce qu'ont appris, cet après-midi, les deux syndicats de la profession (FSPF et USPO) et l'Ordre des pharmaciens, lors d'une réunion avec la direction générale de la santé (DGS). En effet, à ce jour, 166 personnes ont été vaccinées dans les deux pharmacies de la région PACA, 360 à Lille, et 128 à Paris. « Les retours montrent que les patients sont toujours satisfaits », note Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Si la vaccination contre la variole du singe en officine sera donc élargie, elle ne sera toutefois pas généralisée à toutes les pharmacies. Il reviendra aux ARS et aux URPS de définir, selon les besoins et la localisation de ces besoins, le nombre et les pharmacies qui participeront à cette campagne vaccinale. « Pour ce faire, l'arrêté du 8 août qui autorise la vaccination dans 3 régions va être modifié », annonce Philippe Besset. S'il se réjouit de la souplesse et de la réactivité qui seront allouées à chaque région en fonction de leurs particularités, Grégory Tempremant, président de l'URPS des Hauts-de-France et membre du bureau national de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) met en garde contre d'éventuelles disparités régionales. Fer de lance de la vaccination en officine contre cette infection, il redoute que les patients fassent les frais d'un manque de dynamisme dans certaines régions et appelle à la mobilisation des ARS. Selon Philippe Besset, le choix devrait se porter entre 5 et 10 officines par région, ce qui représenterait environ 100 pharmacies sur l'ensemble du territoire. Les volontaires ne manquent visiblement pas. « Rien qu'en Occitanie il y a 200 candidats », déclare-t-il.
Les ARS sélectionneront les officines selon 6 critères, résume le président de la FSPF : « le volontariat de l'officine, l'intérêt par rapport au maillage du territoire, la proximité avec la population cible, la proximité avec la PUI (car le circuit d'acheminement des doses ne changera pas). De plus, la pharmacie doit pouvoir vacciner 20 personnes par jour et doit avoir un système de rendez-vous éprouvé (file active ou plateforme). Ces conditions sont cumulatives, mais l'ARS jugera ensuite sachant que le plus important c'est le maillage. » Selon lui, ces nouvelles officines devraient être intégrées à la campagne de vaccination pour la première semaine de septembre.
Grégory Tempremant préconise quant à lui d'adapter localement la campagne à une stratégie « d'aller vers » à l'instar de ce qui s'est produit pour la vaccination contre le Covid. « Cette méthode permettrait à certaines officines de toucher des populations trop isolées des centres urbains. »
Les deux syndicats s'accordent par ailleurs pour juger que la rémunération n'est pas à la mesure du temps passé, ni des moyens mis en œuvre. « Nous avons demandé une augmentation de la rémunération pour cet acte, actuellement rétribué 9,61 euros. Ce n'est pas suffisant, même si les pharmacies expérimentatrices ont un forfait de 500 euros pour les premiers frais. On a demandé une rémunération supplémentaire qu'on va négocier avec la CNAM. Le montant n'est pas encore connu », déclare Philippe Besset. « Le retour d'expériences démontre qu'au-delà de l'injection, la prise en charge s'apparente à un véritable entretien de santé sexuelle. Les patients sont très demandeurs d'informations, y compris sur la PrEP et les IST. C'est le moment pour profiter de dispenser des conseils de prévention », explique Grégory Tempremant.
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