Aujourd’hui, il faut en moyenne huit à dix ans pour diagnostiquer un trouble bipolaire. Le test « myEdit-B » représente une innovation de taille car il permettra de réduire drastiquement l’errance thérapeutique de ces patients dont les symptômes sont souvent confondus avec ceux de l’épisode dépressif caractérisé (dépression). Ce premier test sanguin d’aide au diagnostic en santé mentale, destiné à différencier les troubles bipolaires et la dépression, a été développé par la société Alcediag. Il consiste en un séquençage de l’ARN dans le sang, couplé à un algorithme basé sur l’Intelligence Artificielle (IA). Ce test détient des performances supérieures à 80 %.
Ce diagnostic permettra d’améliorer le pronostic et la qualité de vie des personnes concernées. En effet, jusqu’à présent, le diagnostic découle essentiellement de l’examen clinique psychiatrique du patient, réalisé par un médecin spécialiste à l’aide de questionnaires et d’échelles d’évaluation validées ainsi que de la mise en place d’un traitement, qui repose sur des phases d’essais-erreurs. La stabilisation de l’état du patient et sa qualité de vie s’en trouvent entravées. En effet, il n’est pas rare que ces patients souffrent d’isolement social, de difficultés scolaires ou professionnelles, d’addictions, de conduites dangereuses (sexuelles, financières, etc.) et de troubles du sommeil. 50 % d’entre eux feront au moins une tentative de suicide au cours de leur vie et 15 % décéderont par suicide.
À partir d’avril 2024, le test « myEdit-B » pourra être réalisé dans les laboratoires du réseau SYNLAB France. Il pourra être prescrit uniquement par un psychiatre, à toute personne âgée de 18 ans et plus traitée pour un épisode dépressif caractérisé (EDC), modéré ou sévère. Comme le précise le laboratoire, « l’ordonnance du médecin doit nécessairement être accompagnée d’une fiche de renseignements cliniques signée du médecin et d’une fiche de consentement aux conditions d’usage du test, signée par le patient. L’ensemble de ces documents doivent être remis par le patient au laboratoire d’analyse, le jour du prélèvement sanguin. Les résultats du test sont ensuite transmis sous 4 semaines au psychiatre qui confirmera son diagnostic au patient lors d’une consultation ».
Deux études menées, l’une en France auprès de 255 personnes, l’autre en Suisse auprès de 143 personnes, ont permis à Alcediag d’obtenir le marquage CE IVD. Par ailleurs, une autre étude lancée pour démontrer l’utilité de ce test dans la pratique clinique des psychiatres et son impact médicoéconomique vise à obtenir son remboursement.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires