Présentés par les syndicats de pharmaciens à l’issue d’une réunion avec le directeur général de l’assurance-maladie, le 17 septembre, les six axes stratégiques de la prochaine convention pharmaceutique ont été confirmés par l’assurance-maladie. Jeudi dernier, la directrice déléguée à la gestion et à l’organisation des soins, Marguerite Cazeneuve, a en outre expliqué que le texte « devrait être signé autour d’avril 2022 », un délai réglementaire à respecter lorsqu’une convention est dénoncée. Ce qui s’est produit le 4 juin dernier lorsque la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) s’est opposée à une reconduction tacite. Même si l’assurance-maladie a la possibilité de repousser cette échéance de six mois, ce n’est pas son intention. C’est aussi la raison pour laquelle ces six axes de travail ont déjà été présentés « aux syndicats et au ministère de la Santé », précise Thomas Fatôme, directeur général de l’assurance-maladie. Bien qu’il soit encore dans l’attente de la lettre de cadrage ministérielle, le travail peut déjà commencer, assure-t-il.
Or, de l’aveu même de Marguerite Cazenveuve, il s’agit d’une « très grosse convention » qui va demander « beaucoup de travail ». L’assurance-maladie compte traduire, dans le texte à venir, le « rôle déterminant » des pharmaciens dans le système de santé et souhaite s’appuyer sur des professionnels de santé de proximité territorialement bien répartis. Le premier axe stratégique concerne la poursuite de l’évolution de la rémunération, afin de la rendre davantage imperméable aux baisses de prix sur les médicaments. Un axe dont l’assurance-maladie compte profiter pour réduire les erreurs de facturation qui lui sont dommageables.
Acteur de la prévention
Dans le but d’accroître l’accès aux soins et améliorer le parcours de soins des patients, elle veut inciter les pharmaciens à s’inscrire dans l’exercice coordonné, par exemple en prenant part aux communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), et à s’investir dans les missions du pharmacien correspondant. Elle reconnaît cependant qu’il existe « une question de zonage, notamment pour de petites officines dans certains endroits », pour lesquelles il est difficile, voire impossible, d’entrer dans un exercice coordonné en l’absence de médecins sur leur territoire.
Le 3e axe de la convention veut faire du pharmacien « un acteur de la prévention » et va se pencher sur les questions du dépistage, de la vaccination, du repérage et de l’accompagnement des patients, ainsi que de la transmission de messages de prévention. Ces pistes de travail font écho au 4e axe de travail, sont le but est de renforcer le « rôle naturel » du pharmacien en matière de bon usage du médicament. Dans ce cadre, l’assurance-maladie espère associer la profession aux campagnes menées par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), telle que celle qu’elle a lancée le 1er juin dernier à destination des femmes enceintes. Enfin les deux derniers axes toucheront à l’accompagnement du pharmacien dans le cadre du virage numérique et aux enjeux écologiques.
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