La direction générale de la santé (DGS) appelle les professionnels de santé à la vigilance concernant la rougeole, dont le nombre de cas a considérablement augmenté en France et dans le monde, et pourrait encore s’accroître avec les Jeux olympiques et paralympiques 2024.
Comme de nombreux pays européens, la France a enregistré une hausse importante du nombre de cas déclarés de rougeole en 2023. Selon les chiffres de Santé Publique France (SPF), 117 cas de rougeole, dont 31 importés, ont été déclarés en France l’année passée, contre 15 cas en 2022 et 16 en 2021. Selon l’instance, 84 % des cas seraient en lien avec une importation de l’étranger, témoignant « de la reprise de la circulation de la rougeole à l’international ».
Pour la direction générale de la santé (DGS), « la situation actuelle fait craindre, au vu de la forte contagiosité de la maladie, une diffusion plus large sur le territoire national au cours des mois à venir et aussi à l’approche des grands rassemblements de l’été (Jeux olympiques 2024) ».
En conséquence, les autorités appellent les professionnels de santé à rester vigilants et à se mobiliser. « Le diagnostic clinique de la rougeole doit être évoqué devant tout patient, quel que soit son statut vaccinal, en présence d’une fièvre ≥ 38,5 °C associée à une éruption maculo-papuleuse et d’au moins un des signes suivants : conjonctivite, rhinite, toux, signe de Köplik », informe l’instance dans un « DGS-Urgent ». « Une confirmation biologique est indispensable préférentiellement par prélèvement oropharyngé et amplification génique par RT-PCR, en sachant que l’ARN viral est détectable de quelques jours avant le début de l’éruption jusqu’à environ 10 jours après », ajoute-t-elle.
« Tout cas évocateur de rougeole (y compris avant résultats biologiques) doit faire l’objet d’un signalement sans délai et par tous les moyens à l’agence régionale de santé », poursuit la DGS. On recommandera au malade des mesures d’éviction pendant toute la période de contagiosité, à savoir dès les premiers symptômes jusqu’à 5 jours après le début de l’éruption (s’isoler, porter un masque chirurgical, limiter ses déplacements au strict nécessaire). Par ailleurs, des mesures de prophylaxie post-exposition sont à réaliser pour toute personne ayant été en contact avec le cas et présentant un risque élevé de complications (personnes immunodéprimées, femmes enceintes et nourrissons de moins de 12 mois) : ces personnes à risque devront être vaccinées avec une dose du vaccin trivalent ROR à réaliser dans les 72 heures, ou orientées vers l’hôpital pour administration d’immunoglobulines polyvalentes dans les 6 jours suivant le contage.
Enfin, les professionnels de santé doivent vérifier le statut vaccinal contre la rougeole de leurs patients, et si besoin procéder à une mise à jour. Pour rappel, les pharmaciens peuvent à la fois prescrire et administrer le vaccin de la rougeole aux personnes âgées d’au moins 11 ans.
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