La négociation des salaires minima, qui s’est tenue hier, n’a pas abouti à une revalorisation salariale. Les syndicats de titulaires (FSPF et USPO) n’ont en effet pas souhaité négocier avec les syndicats de salariés avant de connaître la revalorisation du SMIC pour 2023. Rendez-vous pris en janvier pour de nouvelles négociations.
La négociation des salaires minima conventionnels pour 2023 s’est déroulée lundi 5 décembre 2022. La représentation syndicale Fédération nationale Force Ouvrière (FO) a revendiqué un rattrapage de 2,82 % pour 2022 et une augmentation de 4 % pour 2023, soit une augmentation globale arrondie à 7 %. Mais les chambres patronales, c’est-à-dire la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), n’ont pas pu s’accorder pour négocier avant de connaître la revalorisation du SMIC pour 2023. « Nous négocierons donc en janvier et les salariés attendront deux fois : que l’on négocie en janvier 2023 et que l’accord de salaires soit étendu pour qu’il s’applique ! », déplore Olivier Clarhaut, secrétaire fédéral pharmacie d’officine de FO.
Ce dernier explique le montant de 2,82 % de rattrapage demandé. « Pour 2022, deux accords de salaires se sont appliqués : un premier accord pour une augmentation de 3 % passé le 16 décembre 21, qui s’est appliqué le 16 mars 2022. Puis un second accord, pour une nouvelle augmentation de 3 % (accord passé le 7 juin, qui s’est appliqué le 31 août 2022). On peut estimer que l’on s’en sort bien en niveau, mais ce n’est qu’un leurre », dénonce Olivier Clarhaut.
En effet, si l’on raisonne sur les 12 mois de l’année, il n’en est rien en raison des décalages d’application : « 3 % à effet au 16 mars + 3 % à partir du 31 août représentent en fait 3,38 % en masse, soit le seul indicateur qui vaille en matière de perte du pouvoir d’achat. Avec une inflation officielle de 6,2 % sur un an, nous accusons donc un retard de 2,82 % sur 2022 », explique-t-il.
De plus, la dernière revalorisation du SMIC (août 2022) a impacté la grille puisque les coefficients 100 à 160 sont rattrapés par le SMIC, ceci depuis 4 mois.
Enfin, le déficit d’attractivité des métiers de la branche est désormais patent, avec une pénurie de personnel qualifié. « Il est grand temps d’agir, et revaloriser les salaires fait partie des paramètres à optimiser », conclut Olivier Clarhaut.
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